Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1843 - Tome 37.djvu/685

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M ÉN it le suivre. Il prit part à l’alTaire du U avril, contre les troupes d lbrahim-l’acha, et entra le it dans Navarin. Resto dans cette ville. où la faiblesse de la garnison ne permettait pas de prendre l’oll’ensive. il passa quinze jours à lire et à attendre les événements. Cependant l’armée grecque destinée i faire lever le siège s’etait débandée ; la flotte grecque n’avait pu empêcher la flotte turque d’aborder à llodon. Le siège, qui avait paru se ralentir le dernier jour d’avril, était repris avec plus d’ardeur ; la brèche était ouverte et pratica ile. l’ennemi logé à rent pas des murs. Les deux flottes combattaient tous les jours devant le port. Le 7 au soir, le vent ayant poussé les Grecs au nord, on craignait que les Turcs ne cherchassent à s’emparer de l’l|e de Sphactérie, qui couvre le port. Elle était occupée par t.000 hommes et armée de 15 canons. On y envoya lt)0 hommes de renfort. Santa·|losa alla avec eux. Le lendemain. 8 mai, l’ile fut attaquée et enlevée en moins d’une heure. Santaltosa fut au nombre des morts, mais on ne put retrouver son cadavre. Lorsque l’armée française, commandée par le maréchal Maison, eut assuré l’indépendam-e de la Grèce, le’colonel Fabvier. qui faisait partie de l’expédition. lit élever à son ami un monument à l’endroit où l’on présumait qu’il avait succombé, avec cette inscription : : « Au comte Sanctorre de Santa-Rosa, tué le 9 mai 1825. » Voici. d’nprès QI. Cousin, le portrait du chef de’la révolution piémontaise. Il était d’une taille moyenne. sa tete était forte. le front chauve. la lèvre et le nez un peu trop gros, et il portait ordinairement des lunettes. Rien d’élègaut dans ses manières ; un ton mâle et viril sous des formes infiniment polies. Il était loin d’être beau ; mais sa figure, quand il s’animait, et il était toujours animé, avait quelque chose de si passionné qu’elle devenait intéressante. Ce qu’il y avait de plus remarquable en lui était une force de corps extraordinaire. Ni grand, ni petit. ni gros, ni maigre, c’était un véritable lion pour la vigueur et l’agilité. Pour peu qu’il cessàt de s’observer, il ne marchait pas, il bondissait. Il avait des muscles d’acier, et sa main était un étau où il encharnait les plus robustes. Il était capable de supporter les plus Iongues fatigues, et il semblait né pour les travaux de la guerre. Il n’avait aucune ambition, ni de fortune ni de rang, et le bienetre matériel lui était indifférent ; mais il avait l’ambition de la gloire. Il chérissait sincèrement la vertu, il avait le culte du devoir, mais aussi le besoin d’aimer et d’être aimé, et l’amour ou une amitié tendre était nécessaire à son cœur. Il passait en Italie pour un homme d’une grande piété. et, en effet, il était plein de respect pour le christianisme, dont il avait fait une étude attentive. Pendant sa détention dans la salle St-Martin, qui pouvait être suivie d’une extradition, il se, prépara sérieusement à la mort et ne voulut plus lire que la

SAN. lible. Il était même quelque peu théologie, et l son passage en Suisse il avait argumenté àtra le ?. pasteurs protestant•.’Quoique libéral, il ou. ai l’influence des déclamations démagogiques, t, en voyant la loi religieuse a’all’aiblir darisla ociété européenne, il sentait d’autant plus le vesoin d’une philosophie îhorale, noble et élevée. I possédait naturellement la bonne métaphysique lans une ame généreuse bien cultivée. Sones rit fétait pas néanmoins celui d’un homme de res ou d’un philosophe, mais d’un militaire et l’un politique. Il avait l’esprit juste et droit uomme le cœur ; il détestait les paradoxes, et, lans les matières graves, les opinions arbitraires, personnelles lui inspiraient une profonde répugnance. Il n’avait ni étendue ni’originalité dans a pensée ; mais il sentait avec profondeur. et ll iarlait avec gravité et émotion. En politique, ses ipinions auraient pu passer pour modérées en leçà des monts, et, s’il avait fait partie à cette ipoque de notre chambre des députés, il attrait siégé entre Royer-Collard et Lainé. Depuis son éjour ett France, ses opinions politiques s’etait-nt tn peu modifiées. et. tout en restant litlèle aux principes qu’il avait défendus, il regrettait vivenent d’avoir pris une part si active aux événenents de 1821. Il comprenait enfin que le monent de Findépendancç de l’Italie et de les liberté · le l’Europe n’était pas encore venu, et que les ; tztëgns violents ne pouvaient servir qu’à le rder. C’est pour cela qu’au lieu d’oll’rir le service de son épée aux Espagnols, chez qui il turait trouvé une généreuse hospitalité, il prééra partir pour la Grèce, dont la cause lui semxlait, sinon plus légitime, au moins d’un succès Jlus probable. Au reste. Santa-Rosa était loin de xosséder les connaissances nécessaires à un homme l’État. « fai, disait-il dans une lettre à M. Couw sin, une instruction si incomplète ou plutôt je suis siügnorant sur une foule de points impor¤ tants que cela devient un obstacle presque ¤ insurmontable à la plupart des travaux que je ~ pourrais entreprendre ; mais j’ai une certaine ¤ pratique et une connaissance du matériel des x affaires qui est rarement unie à une imagina¤ tion ardente et qui peut faire de moi un citoyen ¤ propreà servir son pays avant et après l’orage. » Test parfaitement l’impression qu’on éprouve à a lecture de son Histoire de la résolution piémontaise (Paris, 1821, iu—8°, sans nom d’auteurQ. lont nous avons parlé. Après avoir fait un tableau fort assombri de l’administration sarde iepuis l8l&, l’auteur assure que cette révolu lion était légitime, et.la raison qu’il en donne est que • le Piémont était régi par un gouvernement absolu, où il n’y avait par conséquent que des ¤ sujets soumis à un maître. ce qui constitue un gouvernement illégal aux yeux de tous les pui blicistes ». Arrivant ensuite aux laits, il déclare r qu’il ne dira que la vérité. mais qu’il tie la u dira pas tout entière n. Bien que Santa-Rosa