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grec de Leyde, avec une traduction latine et des notes. 14° Dissertationes duæ, prima de Turanio, seu Tyrannio Rufino ; altéra de vetustia liturgiis, etc., íbid., 1754, in-4° ; 15° De Theophylacti Bulgariæ archiepiscopi gestis et scriptis, ac doctrina, ibid., 1754, in-fol., dans le tome 1er des œuvres de Théophylacte ; 16° Dissertatio in qua præsertim agitur de scholiis S. Maximi et Johannis Scythopolitani ac Germani Constantinop. patriarchæ, ibid., 1755, in-fol., dans le tome 1er des œuvres de Denys l’Aréopagite ; 17° Dissertatio adversus Samuelem Crellium, alíosque, ibid., 1755 ; 18° De peccato oríginali, ejusqste natura, et traduce et pœna, tractatus theologicus, ibid., 1757, in-4° ; 19° Vita beatæ Benvenutæ Bojanæ, ibid., 1757, in-4°, imprimée pour la première fois d’après le manuscrit original ; 20° De charitate, virtute theologica, ejusque natura, etc., tractatus theologicus, ibíd., 1758, in-&° ; 21° Dissertationes variæ eruditionis, sub una capitum serie collectæ, íbíd., 1762, in-4° ; 22° Lettera al P. Barberi, sopra il Sistema della grazia del P. Migliavacca, dans le n° 48 des Novelle letter. Fiorentina, 1751. On trouve des renseignements plus étendus sur cet auteur dans les ouvrages suivants : 1° Elogiam J. Bern. Maria de Rubeis, dans le tome 28 de la Nueva raccolta Calogeriana ; 2° Elogium de Rubeis, dans le tome 2, des Vita Italorum, etc., de Fabroni ; 3° Elogio del P. de Rubeis, dans le tome 9 du nouveau Giornale de’ letterati d’Italia, Modène, 1776.


RUBENS (Pierre-Paul), le plus illustre peintre qu’ait produit l’école flamande, naquit à Siegen, le 29 juin 1577, d’une famille noble originaire de Styrie, qui vint s’établir à Anvers à l’époque du couronnement de Charles-Quint. Jean Rubens, son père, était catholique, et il exerça pendant plusieurs années dans cette ville les premières magistratures. Mais les troubles excités par les sectaires du 16e siècle l’ayant dégouté du séjour d’Anvers, il se transporta à Cologne avec sa femme et y acheta une maison, devenue célèbre dans la suite par le séjour de la reine Marie de Médicis, qui y mourut en 1643. La mère de Rubens, nommée Marie Pipelingue, eut sept enfants, dont Peter-Paul fut le dernier. Destiné d’abord à la robe, il se faisait déjà remarquer par ses progrès, lorsqu’en 1587, son père mourut : sa mère revint habiter Anvers, sa ville natale. Rubens y continua ses études et fit sa rhétorique d’une manière si distinguée qu’il parlait et écrivait le latin avec autant de facilité que sa langue maternelle. Il fut alors placé, en qualité de page, chez la comtesse de Lalaing, d’une des plus nobles familles de Flandre ; mais, malgré les soins que l’on avait pour lui, cette vie lui déplut beaucoup, et il supplia sa mère de le laisser cultiver la peinture, ce qu’il n’obtint qu’a force d’instances. Il fut admis dans l’école Adam Van Noort. Le caractère brutal et la conduite crapuleuse de ce peintre inspirèrent bientôt à l’élève un dégoût invincible. Heureusement qu’il trouva dans Otto Van Veen, communément appelé Otto Vaenius, qui brillait à cette époque sans rival, ce qu’il désirait sous le rapport des mœurs et des talents. Après quatre ans d’études, il se montra supérieur à ses deux maîtres, et, muni de lettres de recommandation des architectes Albert et Isabelle, il partit pour l’Italie, le 19 mai 1600. Il se rendit d’abord à Venise, pour s’y former sur les ouvrages du Titien, de Paul Véronèse et du Tintoret. Un gentilhomme du duc de Mantoue, logé dans la même maison que Rubens et frappé de la beauté de ses ouvrages, s’empressa ’en faire le plus grand éloge à son souverain, Vincent Ier, qui invita sur-le-champ le jeune artiste à venir à Mantoue, où il lui donna le titre de gentilhomme et de peintre de la cour. Il le choisit même pour aller à la cour d’Espagne offrir au roi Philippe III un carrosse magnifique et un superbe attelage de six chevaux napolitains, et au duc de Parme, premier ministre, plusieurs objets de grand prix. Rubens s’acquitta de cette mission à l’entière satisfaction des deux cours. De retour à Mantoue, le duc lui permit de retourner à Rome, où il peignit les meilleurs tableaux de sa première époque. Arrivé à Rome, Rubens se livra tout entier à l’étude et ne tarda pas à s’y faire connaître. L’archiduc Albert lui commande trois tableaux pour la chapelle de Ste-Hélène, qu’il faisait réparer dans l’église de Ste-Croix de Rome. De Rome, Rubens alla visiter Florence : il y reçut du grand-duc l’accueil le plus flatteur, et ce prince voulut avoir le portrait de l’artiste peint par lui-même, pour en orner la salle des peintres célèbres. Rubens mit à profit son séjour dans cette ville pour y étudier les chefs-d’œuvre de la sculpture antique que renfermait la galerie, ainsi que ceux qu’avait produits le ciseau de Michel-Ange, et il exécuta pour le grand-duc un Héros entre Minerve et Vénus secouru par le Temps, les Trois Grâces en grisaille et un Silène. De Florence, il se rendit à Bologne pour y voir les ouvrages des Carrache, et il retourna une seconde fois à Venise, guidé par la prédilection qu’il avait pour les grands coloristes de cette école. Ses études, pendant son second séjour dans cette ville, furent plus longues et plus assidues que durant le premier, et il acheva de s’y perfectionner dans la partie de l’art qu’il a possédée à un degré aussi éminent. À ses yeux cependant, l’école romaine devait l’emporter pour le dessin, et il se décida à revenir à Rome. À son arrivée, le pape lui demanda un tableau pour son oratoire e Monte-Cavallo : Rubens peignit, pour satisfaire à cette demande, la Vierge et Ste -Anne adorant l’Enfant Jésus. À l’exemple du saint-père, les cardinaux Chigi, Rospigliosi, le connétable Colonne, la princesse Scalamare, les PP. de l’Oratoire lui commandèrent plusieurs tableaux. Il fit pour le premier le