Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1843 - Tome 4.djvu/143

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CIB BIB Berthier ne devaient pas taire erolrs a un st grand dévouement. Ce que nous excuserons moins, c’est la petitesse avec laquelle il sollicite de Napoléon la per-mission d’aller à Paris pour terminer quelques affaires, et revenir à ses côtés pour ne le quitter jamais. Cependant il avait peut··être réellement alors l’intention de revenir ; mais la vue de ce qui se passait à Paris changes ses desseins, et Napoléon, qui le connaimait mieux qu’il ne se connaissait lui—’ même, put dire en le voyant s’éloigner : s Vous s voyes cet homme qui s’en va : je l’al comblé de bienfaits ; en bien, il court se salir, et, quoi qu’il m’ait dit, il ne reparaîtra plus ici. s S’il thllait s’en rapporter aux Mémoires du duo de Rovigo, l’histoire-e aurait encore à reprocher à Berthier un trait d’ingratitude qui serait un crime odieux. a-Les s maréchaux, dit-il, cousplrèrent à Fontainebleau s contre la vie de l’emperern·, qui n’avait pas ens core abdiqué. s Et Berthier atu-slt été à la tête de oa complot. Il est dilticile de croire qu’un crime aussi atroce ait pu être conçu sous les auspices et en quelque sorte par Pinspiration de Berthier ; et Pon svonera que, sur une question aussi délicate, l’autorité que nous citons est loin d’être suffisante. (Voy. Savanr.) Le 4 juln1814, le prince de Wagram et de Neufcbltel fut porté sur la liste des pairs de France ; le 4 septembre, il fut nommé commandeur de l’ordre de St-Louis. Il obtint aussi le titr-e de capitaine de l’une des deux compagnies de gar- î des du corps qui furent ajoutées aux quatre pre- B rnières. Louis XVIII, reconnaissant du service qu’il p avait rendu aux princesses françaises en l’190, avait j pour lui quelque amitié, et Berthier y répondait en q se ralliant franchement à l’ordre de choses nouveau et en se refusant aux ouvertures de ceux qui, de j longue main, préparaient le retour de l’île d’Elbe. ’ En janvier 18111, Napoléon lui écrivit pour le rame- j ner a lui. Quoiqu’un homme de confiants cet été j charge de la lettre, le secret, mal gardé, parvint a “ Louis XVIII. Il attendit huit a dix jours que Ber- j thier lui-même lui apprit le contenu de la mysté- q rieuse miesl ve. Le voyant muet, llenvoya le duc de Baguse pour lui témoigner son étonnement et demander communication de sa lettre. Berthier répondit qu’il l’avait détruite, vu qu’elle ne contenait rien d’im·· portant. rpm quelques explications, qui convainquirent le duc de Raguse qu’un plus long entretien serait sans résultat, ll se retira, et rendit au roi un compte fidèla de ce qui s’était passé. Louis XVIII, depuis ce temps, témoigne beaucoup de l’roideur au discret œpitaine des gardes, et sa situation était une véritable disgrâce au 20 mars 1815. Le triomphe passager de Bonaparte le replongea dans des perplexités nouvelles. Celui-ci souhaitait beaucoup le revoir 2 connaismnt son caractère, et d’ailleurs l’ai-· ntant encore, ayant du moins, comme il le disait, Pltabitude de son Berthier, il était loin de lui conserver rancune. s Pour toute pénitence, dit-ll, je veux le s voir dans son habit de capitaine des gardes. À Il n’eut pas ce phislr r Berthier suivit d’abord le rol (I) halls Iœllltss.

BBB a Gand, emportant pour touts tbrtune au sara de 1,500,000 francs, qui n’etait pas celui de sa femme ; puis, mal vu de Louis XVIII lui-même et de sa cour, il se retira en Allemagne, et vécut à Bamberg, en Bavière, dans la principauté de son beau-père, où la fierté germanique ne le voyait pas d’un bon œil. Une mélancolie sombre le minait. Il passait, dit-on, des journées entières seul, muet et sans ali( ments, versant des larmes continuelles. Tout à coup ( des trompettes retentassent 2 c’est un régiment russe qui passe et qui marche sur la frontière de France. A l’instant même une lievre cérébrale s’empsre du prince ; il s’élance par une fenêtre, et tombe mort. Des enthousiastes virent là le doigt de Dieu. D’autres ont voulu, et cela est très-probable, que la main des hommes alt un peu aidé au miracle. Mais trop de narrations contradictoires, et surtout trop de noms de personnages auxquels le biographe doit encore des égards, puisqu’ils sont vivants, ont circulé sur cette iln singulière, pour qu’il soit convenable d’en parler avec plus de détails. — Le prince de Wagram a laissé un fils et deux lilles. On a de lui une Relation des campagnes du général Bonaparte en Égypte et en Syrie, Paris, an 8 (1800), in-8°, et une Relation de la bataille de Hurengo, ibid., 1800, ln-4°. Comme on doit le présumer, ce ne sont que du apologies sans exactitude. Le général Matthieu Dumas a donné, dans son Précis des événements mitttaires, une notice Sllf Berthier qui est bien moins un morceau historique qu’un hommage rendu a l’amitlé. M-:) j et Vat., P.

BEHTIIIER (César), frère du précédent, né I Versailles le 0 novembre 1765, fut comme lui, des sa jeunesse, destiné à la carrière des armes. Nommé cfllcier dans un régiment d’infanterie lorsque la révolution commença, ll devint bientôt adjudant ( général. Employé en cette qualité a l’état-major a l’armée d’Italie des que son frère en devint le chef, ( il n’y resta que peu de temps. En janvier 1802, il 1 fut nommé inspecteur aux revues, ce qui était une È retraite peu honorable et prématurée. Il fut remis [ néanmoins en activité peu de temps après, et nommé [ général de brigade et chef d’état-·major de la place ( de Paris. Ce fut en cette qualité qu’il présenta les r troupes de la garnison au premier consul, au commencement de 180t, et qu’il lui prete serment à la iln de la même année. En 1810, rl adressa une pI’0· clsmation aux habitants du Valais, où il commandait un corps de troupes ; fut créé bientôt après général de division, comte de l’empire, et remplaça Menou dans le gouvernement du Piémont ; il fut ensuite commandant :) Corfou. En 1809, il fut nommé intendant de la maison que l’on avait formée malgré lui au pape Pie VII, retenu prisonniers Savone. Comme le pontife refuœ toute espèce de traitement, ( et que l’on voulait cependant avoir au moins Pair de lui en faire un, on charges César Berthier de recovoir pour lui 100,000 francs par mois, et l’on était ai bien assuré, a dit Bourrienne, que la somme serait dépensés par tet homme prodigue. Lorsque Pie VII tut amené à Fontainebleau, César Berthier alla rejoindre son frère t la grande armée, et tul rendit ) ) 4 1