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trouva à la bataille de Marignan. Il conclut en 1516, à Noyon, un traité entre le roi et Charles Quint. Chièvres négociait pour ce dernier, dont il avait aussi été gouverneur. Le traité de Noyon n’ayant pu terminer tous les différends, les deux négociateurs s’assemblèrent encore à Montpellier, espérant trouver les moyens d’établir une paix solide. Boisy et Chièvres étaient amis, et désiraient sincèrement que leurs maîtres le fussent : ils travaillèrent sans relâche et de bonne foi pendant deux mois à la discussion des points litigieux ; ils arrêtèrent le mariage de Charles avec la princesse Charlotte, fille de François Ier. Ils allaient terminer cette heureuse négociation, lorsque la pierre et la fièvre précipitèrent Boisy au tombeau, dans le courant de mai 1519. La négociation fut alors abandonnée. La perte de Boisy parut irréparable, et l’on crut généralement que s’il eût vécu, il aurait épargné le sang qui coula depuis. On regretta surtout cette sagesse ferme et tempérée qui balançait dans le conseil la trop grande autorité de la duchesse d’Angoulême. Bonnivet, son frère, le remplaça dans la faveur du roi (voyez Bonnivet).

B-P.

BOITARD (Joseph-Edouard), jurisconsulte et littérateur, né à Paris, le 15 août 1801. Après de brillantes études au collège de Louis-le-Grand, et de nombreuses couronnes à l’université, il se livra tout entier à l’étude du droit, et fut nommé professeur suppléant de procédure civile et d’instruction criminelle ai la faculté de Paris. À vingt-huit ans, il entraînait l’admiration de ses juges, devenus ses collègues, par la puissance et la netteté de sa parole, Pénergîe de son argumentation et la souplesse de son talent. Il réunissait les deux qualités de l’homme supérieur, et qui sont comme le génie du droit, une raison puissante et sûre qui sondait toutes les profondeurs, une éloquence vive et pleine qui les éclairait de sa lumière. Il embrassait tout, les détails les plus minutieux de la forme comme les considérations les plus élevées de la philosophie, et l’esprit se reposait par la variété de ses connaissances littéraires et la justesse de ses rapprochements historiques. Tout semblait promettre à Boitard le plus bel avenir, la précoce considération de l’école qui saluait en lui son maître futur, le respect de tous ses amis, la beauté même de ses traits et la hauteur de sa taille, l’impérieuse simplicité et sa vertu, la sage indépendance de son caractère, son dévouement a sa mère, qu’il adorait, sa délicate bienveillance pour tous, lorsque la mort le surprit le 12 septembre 1855, après une maladie de quelques jours. Son cours a été recueilli et publié par un de ses élèves, docteur en droit, sous le titre de Leçons sur le Code de procédure civile, 2 vol. in-8°, et Leçons sur le Code pénal el d’instruction criminelle, 1 vol. in-8° ; 2’édition, Paris, chez Thorel. On a encore de lui une traduction de Justin, publiée dans la collection Panekouclce, et une édition des Conciones, Paris, Hachette,1821, souvent réimprimée. CH-IN.

BOITEL (Pierre), sieur de Gaubertin, auteur du commencement du 17e siècle, a laissé : 1° les Tropiques Accidents des hommes illustres, depuis le

B0] premier siècle jusqu’:} présent, 1616, in-12. Le premier personnage dont l’auteur parle est Abel, le dernier, le chevalier de Guise. 2° Le Théatre du malheur, 1621, in-12, rare, ouvrage dans le même genre que le précédent. 5° Le Tableau des merveilles du monde, Paris, 1617, in-8°. 4°La Défailedu fauzantour par l’unique des braves de ce temps, etc., Paris, 1617, 2 vol., pièces satiriques relatives à la mort du maréchal d’Ancre et de sa femme. 5° Histoire des choses plus mémorables de ce qui s’est passé en France depuis lamort de Henri le Grand, jusqu’à l’assemblée des notables en 1617 et 1618, Rouen, 1618, in-12. Malgré le titre, l’ouvrage ne va que jusqu’au 29 décembre 1617. Une nouvelle édition, avec une suite jusqu’en 1612, fut donnée à Rouen, 1617, 3 vol. in-8°. Oa attribue encore à Boitel de Gaubertin la cinquième et la sixième partie de l’Astree, Paris, 1626, 2 vol. in-8°, publiées sous le nom de Borstet ; cette continuation du roman de d’Urfé est un ouvrage médiocre, au jugement de Lenglet Dufresnoy, et est moins estimée que la continuation donnée par Baro. C’og. ce nom. ) A. B- ?.

BOITET DE FRAUVILLE (Claude), avocat au parlement, né à Orléans, en 1570, mourut en 1625. On a de lui :1° les Dionysiaques, ou les Voyeges, les Amours el les Conquéles de Bacchus aux Indes, traduites du grec de Nonnus, Paris, 1625. in-8°. Cette traduction est rare et recherchée, parce que c’est la seule que nous ayons de cet ouvrage. 2° Le Fidèle historien des a/faires de France, ces tenant ce qui s’est passé depuis le nsois de décembre 1620 jusqu’au 10 janvier 1625, Paris, 16%, in-8°. 5° Le Prince des Princes, ou l’Art de régner, Paris, 1652, in-8°, traite diffus, sans plan et sans utilité, K sur l’éducation des princes, dédié au surintendant 1 des finances, d’Et’tiat. 1° L’Odyssée d’Ho-tnér¢, traduiet de grec en françois, 1610, in-8° : on trouve à 0 la suite l’Histoire de la prise de Troie, recueillie de plusieurs poëtes grecs, particulièrement de Quintus de Smyrne. A. B—·r.

BOIVIN (François de), baron du Villars, bailli de Gex, conseiller et maître d’hôtel des douairières Elisabeth et Louise de France, accompagna, en 1550, Charles de Cossé-Brissac, maréchal de France, qui allait prendre le commandement de l’armée française en Piémont, et le suivit, pendant près de neuf ans, dans toutes ses campagnes, en qualité de conseiller et de secrétaire intime. Après la bataille de St-Quentin, le maréchal et tous les seigneurs qui servaient sous ses ordres envoyèrent Boivin à Paris, pour offrir à Henri II leurs services et les secours de toute l’armée. Le roi lui donn : audience, et s’entretint familièrement avec lui. En 1559, le maréchal de Brissac, instruit qu’on traitait de la paix avec l’Espagne, dépèelta de nouveau Boivin à la cour, avec des instmetlons sur tout ce qui concernait la guerre d’Italie, atln d’engn.ger Henri II à garder ses conquêtes. Le roi envoya Boivin à Guise pour assister aux négociations, et, après la signature de la paix, il lui fit donnes- une gratification de 500 écus, et le renvoys en Italie. Selon Boivin, cette paix, contraire aux vues et un :