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ratrice à se concerter avec les mandarins pour désigner un successeur à l’empire. Les suffrages se réunirent sur un neveu d’ Yu-ti, que ce prince avait adopté ; mais ce choix mécontente les soldats. Alors l’impératrice force Kono-ouci de saisir les rênes de l’état. Le premier soin de Taï-tsou, en montant sur le trône, fut de publier une amnistie générale. Descendant d’une des branches de la grande famille de Tcheou, il ordonna que sa dynastie prendrait ce nom. Dès qu’il eut pacifié ses états, il alla visiter le tombeau de Confucius, auquel il décerna, par un édit, le titre de roi. Les courtisans qui l’accompagnaient lui ayant représenté l’inconvenance d’accorder ce titre à un homme qui, pendant sa vie, avait été le sujet d’un petit prince : « On ne peut, répondit-il, trop honorer celui qui a été le maître des rois et des empereurs. » Cependant le frère d’Yu-ti n’avait point renoncé à ses prétentions au trône. Allié avec quelques gouverneurs mécontents, il ne tarda pas à lever l’étendard de la révolte. Taï-tsou chargea quelques-uns de ses généraux de marcher contre les rebelles. L’affaiblissement de sa santé l’obligeait de rester dans son palais. Tous les soins ne purent le rétablir ; et il mourut, en 954, à l’âge de cinquante trois ans, laissant pour successeur son neveu, qui prit le nom de Chi-tiong. D’après ses intentions, il fut inhumé en habit de bonze. C’est dans la deuxième année du règne de ce prince que fut publiée l’édition des NeufKing, imprimée avec des planches de bois ; véritable édition princeps, dit M. Abel-Rémusat, qui fixe l’époque de l’établissement de l’art typographique à la Chine {Journ. des savants, 1820, p. 557 ). — Ce nom de Taï - Tsou est commun à plusieurs fondateurs de dynasties à la Chine, dont le plus célèbre est celui qui est vulgairement cité sous le nom de Gengiscan, ou plus exactement Tching-gis-khan (voy. Djenguyz-khan ).

W—s.


TAI - TSOUNG, empereur de la Chine, succéda, l’an 977, à son frère Taï-tsou, fondateur de la dynastie des Song, et qui, pendant un règne de dix-sept années, avait affermi sa puissance et amélioré le sort des peuples, en favorisant, par des lois sages, l’agriculture, le commerce et les arts. Le nouvel empereur se concilia l’estime et l’affection de ses sujets par le respect qu’il montra pour la mémoire de Confucius ; il se hâta de renouveler l’édit qui déclarait exempts d’impôts les descendants du sage législateur de la Chine, et accrut les privilèges dont ils avaient joui jusqu’en 954. Taï-tsoung étouffa, presque sans peine, la révolte du prince de Han ; mais il ne fut pas aussi heureux dans son dessein de s’opposer aux excursions des Tartares de Leno. La guerre qu’il leur fit, entremêlée de revers et de succès, l’occupa presque sans relâche. Jamais prince n’aima plus tendrement sa mère. Quand ses loisirs le lui permettaient, il examinait lui-même ce qu’on devait servir, le matin et le soir, à la table de l’impératrice. Dans la dernière maladie de cette princesse, il ne quitta son chevet, ni le jour ni la

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nuit ; et le chagrin que lui causa la mort de cette mère chérie affaiblit beaucoup sa santé. Plusieurs années après, ayant été conduit, dans un voyage, au palais de Tong-tcheou, il changea de couleur en l’apercevant, et dit à ses officiers : « C’est ici que ma mère a prodigué tant de soins et de caresses à mon enfance; et maintenant ma reconnaissance n’a plus de chemin pour arriver jusqu’à elle. » En prononçant ces derniers mots, sa voix s’éteignit et des larmes inondèrent son visage ( Mémoires sur les Chinois, t. 4, p. 254). Taï-tsoung protégea les lettres. Savant lui-même, il s’était fait une bibliothèque composée de quatre-vingt mille volumes (Descript. de la Chine, par Duhalde, t. 1er. ) Il changea l’ancienne division de l’empire, qu’il partagea en quinze provinces, et mourut, en 997, à l’âge de cinquante-neuf ans. Les historiens chinois s’accordent à louer le discernement de Taï-Tsoung, son équité, et la sagesse avec laquelle il distribuait les récompenses et les châtiments. Voy. THAÏ-TSOUNG.

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TAlX (Guillaume de) , naquit à Fresnai , près de Châteaudim , vers i532. Issu d’une famille noble de la TTouraine (1), il devint, jeune enco- re y chanoiue et doyen de l’église de Troyes, et abbé de Basse-Fontaine. Il mourut le 7 septembre 1 699. On trouve, dans les Mélanges histori- ques que Nicolas Gamusat fit impri- mer à Troyes, en 1619, in-S». , un ouvrage curieux et intéressant de G. de Taix ; il a pour titre : Recueil sommaire des propositions faites aux États de Blois , en 1576, etc. Députe à cette assemblée fameuse, il le fut aussi à celle de Melun , en i579, et à celle de Paris, en i586, il dut ces missions honorables à son attachement à la cause royale et à son aversion pour les Ligueurs. Ce ne fut que long-temps après sa mort qu’on livra à l’impression ses Mé- moires des affaires du clergé de France y en 1576, 1579, i58o, 1 585 et 1 586 , en forme de journal, etc. , Paris, Bouillerot, 1625, i vol. in-4". Cet ouvrage, non moins cu- rieux que son Recueil sommaire, ren- ferme une foule de particularités qui n’ont pas cessé d,’offrir un grand intérêt. D — b — s.


TAIZY (Coquebert de)Voyez Tnzv.


TAKASGH ou TAGASCH ( Ala Eddyn ) , sulthan du Kharizme ou Khowarezm, clait le fils aîné d’il- Arslan , qui lui avait donné pour ap- panage la vilie dé Djond, près de l’embouchure du Sihoun ( le laxar- te ). À la mort d*ll-Arslan , son plus jeune fils, Sulthan Chah Mahmoud, ayant été mis sur le trône par le cré- dit et sous la tutelle de sa mère , l’an 568 de l’hég. ( 1 1 7’2 de J.-C. ) , ïa- kasch réclama une juste part dans la succession de son père , offrant de laisser le Kharizme à son frère , et de se contenter du Khoraçan. Sa de- mande ayant été rejetée , il rassembla

(1) Jean de Taix , l’un de ses parents, grand maître de l’artillerie et colonel-general de l’infan-, terJe^ lors de Viustitution de cette cliarf,6, en i54^» •e distingua à la bataille de Cérisoles^ et fut tue’ au âège de Hesdin, en 1553.