le Delectus poésis Grœvorum, Gœttingue, 1839, certains fragments attribués à Terpandre. W-s.
TERQUEM (Olry), mathématicien français, naquit
à Metz le 16 juin 1782. Sa famille, qui
professait la religion israélite, s’était établie
depuis longtemps dans cette ville et y avait acquis
de l’aisance par le négoce ; mais le père
d’Olry, ayant preté à des émigrés des sommes
qui ne purent lui être remboursées, vit sa fortune
considérablement réduite ; il fit donner
néanmoins à ses enfants une éducation convenable.
Après avoir passé son enfance dans une
école rabbinique, où il apprit l’hébreu, Terquem
entra à l’école centrale et de là à l’école polytechnique,
où il fut admis le 31 octobre 1801.
A la fin de son cours d’études, il fut attaché à
l’école en qualité de répétiteur-adjoint d’analyse
et de mécanique. Il quitta cet emploi en 1804
pour occuper au lycée de Mayence la chaire de
mathématiques transcendantes, et plus tard celle
de professeur de mathématiques à l’école d’artillerie
de la même ville. En 1814, les revers de
nos armes le contraignirent à quitter Mayence,
et il fut nommé presque aussitôt bibliothécaire du
dépôt d’artillerie à Paris. La bibliothèque confiée
aux soins de Terquem ne contenait environ que
trois cents ouvrages ; mais, grâce à son activité et
à ses judicieuses acquisitions, elle ne tarda pas
à devenir une des collections spéciales les plus
riches en son genre. La grande érudition de
Terquem, sa prodigieuse mémoire le rendaient
extrêmement précieux dans cet emploi, qu’il
conserva jusqu’à sa mort. Le comité d’artillerie
le consultait fréquemment et lui demandait des
rapports sur des questions techniques, sur des
ouvrages écrits en allemand ou dans les langues
d’origine germanique. Travailleur infatigable,
il trouvait encore le temps de composer
des ouvrages élémentaires et d’écrire de nombreux
articles pour les journaux scientifiques
ou religieux. De 1821 à 1837, il publia, sous le
titre de Lettres tsarphatiques, une suite de brochures
destinées à provoquer une réforme dans
le culte judaïque. La célébration du sabbat le dimanche,
la réduction du nombre des jeûnes, les
prières habituelles faites en langue vulgaire, tels
étaient les principaux points de cette réforme,
qui donna lieu à une vive polémique dans les
journaux israélites et fit comparer Terquem, le
plus doux, le plus humain des hommes, à un
monstre vomi par l’enfer. Les Lettres tsarphatiques,
écrites avec une haute raison et dans quelques
endroits sur le ton de la meilleure plaisanterie,
sont d’une lecture très-attachante. — Terquem,
n’ayant pu convertir ses coreligionnaires
(il ne l’espérait pas beaucoup lui-mème), tourna
son activité d’un autre côté. En 1841, il fonda,
avec M. Gerono, un journal destiné aux élèves
et aux professeurs de mathématiques spéciales,
sous le nom de Nouvelles Annales de mathématiques.
On peut dire que ce fut son œuvre de
prédilection. Pendant vingt ans, il ne cessa de
prendre connaissance de tout ce qui paraissait
d’important en France et à l’étranger et de correspondre
avec les savants de tous les pays.
Outre un grand nombre d’articles originaux, les
Annales contiennent une foule d’extraits faits par
lui d’ouvrages anglais, allemands, italiens, etc.
Bien des méthodes nouvelles ont trouvé en Terquem
un zélé propagateur ; bien des talents
naissants ont reçu de lui de ces encouragements
si décisifs au début d’une carrière. — En 1855,
il augmenta sa publication d’un Bulletin d'histoire,
de biographie et de bibliographie mathématiques,
utile appendice destiné à répandre parmi
les géomètres le goût des recherches historiques.
Si Terquem ne peut être mis au nombre des
hommes qui ont enrichi la science de leurs découvertes,
il sera toujours compté parmi ceux
qui l’ont servie par leur active propagande et
par leur érudition. Le fruit de ses lectures était
mis libéralement à la disposition des savants, et
toute demande de renseignements sur un point
de science était suivie d’une réponse presque
immédiate. — Terquem est mort à Paris le 6 mai
1862, après une courte maladie, sans avoir abandonné
un seul moment ses études favorites. On a
de lui : Manuel d’algèbre, Paris, 2e édit., 1834,
in-18 ; — Manuel de géométrie, ibid., 2e édit.,
1835 ; — Manuel de mécanique, ibid., 3e édit.,
1851 ; — Exercices de mathématiques élémentaires,
ibid., 1842, in-8e ; — Hutton, Nouvelles expériences
d’artillerie (traduction), ibid., 1826, in-4e;
— Lettres d’un israélite français à ses coreligionnaires,
ou Lettres tsarphatiques, 9 brochures in-8e,
publiées de 1821 à 1837. Terquem a écrit dans la Correspondance de l’école polytechnique, les Annales
de Gergonne, le Bulletin de Férussac, la Revue
de l’instruction publique, les Archives israélites, etc.
Il a laissé en manuscrit une traduction de l’Histoire
de l’art de la guerre, par Hoyer, 2 vol. ; — une
Bibliographie de l’art militaire ; — une Histoire
de l’artillerie ; — des Commentaires sur la
mécanique céleste. Ce dernier travail a été offert
à l’Académie des sciences par les fils de l’auteur.
E. P-t.
TERRADE (OLIVIER DE LA TRAU, sieur de LA),
était, dans les premières années du 17e siècle,
commandeur de l’ordre des Hospitaliers du St-Esprit,
appelé de Montpellier en France et in Sassia
en Italie. Cet ordre, institué [1] pour le soulagement
des malades et des pauvres, se composait
de deux sortes de membres. Les uns faisaient
profession solennelle de religion, suivaient la
règle de St-Augustin et se qualifiaient chanoines
réguliers ; les autres étaient laïques, ne faisaient
que des vœux simples et se prétendaient chevaliers
militaires [2]. Olivier était au nombre de ces