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Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1843 - Tome 42.djvu/158

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gouvernement. Triewald, nommé directeur des machines et pourvu d’une pension. s’occupa d’introduire des améliorations importantes dans les fabrications du fer et de l’acier ; il s’appliqua également à la science des fortifications, et il reçut le brevet de capitaine du génie. Il inventa une cloche à plonger fort supérieure à ce qu’on connaissait |us qu’alors, et il en fit l’objet d’un mémoire qu’il publia en UM. Son ventilateur pour urilier l’air à bord des navires et des édifices llui fit obtenir des récompenses de la part du gouvernement français. Cet ingénieur prit une part active à l’étal»lisse ment en Suède de sociétés sawrites, il était membre des académies de Stockholm et d°l§psal, et il était associé à des compagnies étrangères. notamment à la société royale de Londres. La Mémoires de Stockholm de 1189 à 1717 renferment divers mémoires dont il est l’aut•.·ur ; il inséra aussi des travaux dans les Philoaophiral Trtmra¢·tion.r de Londres. Une mort subite l’enlea en HH. Z.


TRIGAN (Charles), historien, né le 20 août 1694, à Quètreville, dioœse de Coutances, embrassa l’état ecclésiastique, se lit recevoir docteur de Sorbonne et fut pourvu de la cure de Drgoville. Il partagea sa vie entre les devoirs de son état et l’étude des antiquités de Normandie. Ses paroissiens lui durent Li reconstruction de leur église, qu’il lit bâtir à ses frais sur un plan régulier. Il mourut le 2l février lïlii. On a de lut : l° Lettre à l’aI»b6 Lelieqf sur quelques parti colonies de la vie de at-Yiclrice. huitième évêque de lluuen, Jlénioirer de Trérouz, l7i7, mai, p. lO59-l07ti ; 2°* lie de M. Pelé, curé de Cherbourg, dticëtlé en otltitr de sainteté ile il (HITS l72ilg, Coutances. 1717, iu·8°. C’est moins une biographie de ce pieux ecclésiastique qu’une histoire du clergé de la basse Normandie et des établissements charitables lhndes par ses soins dans le 17e siècle. 3° Histoire ecclésiastique de le province de I’onmuulù. avec des observations critiques et historiques. Caen. 1756·t761, fr vol. in-a•. Elle finit en 1201, à la réunion de cette province ir la couronne par Philippe-Auguste. L’auteur en a laissé manuscrite la continuation jusqu’au lh• siècle. Lestyle n’en est pas agréable : mais on y trouve de l’érudition et une critique judicieuse. W—s.


TRIGAUT (Nicolas), en latin Trigautius, missionnaire, naquit à Douai, en 1577. À l’age de dix-sept ans, il embrassa la règle de St-Ignace, et après avoir professé les humanités à Gand, il se disposa, par l’étude des sciences et des langues orientales, à la carrière des missions. Il se rendit, en 1606, À Lisbonne, et en attendant le départ du bâtiment qui devait le transporter aux Indes, il traça le portrait du parfait missionnaire dans la vie du P. Gasp. Barzis, l’un des compagnons de St-François Xavier. S’étant embarqué le 5 février 1607, il arriva le 10 octobre suivant à Goa. La délicatesse de sa santé, que la mer

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avait encore affaiblie, l’obligea de s’arrèter dans cette ville. Il n’en partit qu’en 1610 pour Macao, d’où il aborda enfin à la Chine. Chaque jour les missionnaires faisaient de nouveaux progrès dans ce vaste empire. Le désir d’étendre de plus en plus leurs pieuses conquêtes les avait conduits dans les provinces les plus éloignées, où ils comptaient de nombreux prosélytes : aussi devenait-il indispensable d’augmenter le nombre de ces ouvriers évangéliques. Le P. Trigaut fut choisi pour revenir en Europe y rendre compte de l’état et des besoins des missions de la Chine. Arrivé dans l’Inde, il jugea convenable de poursuivre son voyage par terre, et, chargé d’un sac de cuir qui renfermait ses provisions, il traversa, non sans courir de grands dangers, la Perse, l’Arabie Déserte et une partie de l’Egypte. Un bâtiment marchand le transports du Caire à Otrante, d’où il se rendit à Rome. Ses supérieurs le présentèrent au pape Paul V, qui l’accueillit avec intérêt et accepta la dédicace de l’ Histoire de l’établissement des missions chrétiennes à la Chine, qu’il avait rédigée sur les mémoires du P. Ricci. Le succès mérité qu’obtint cet ouvrage, le premier dans lequel on ait trouvé des notions exactes sur la Chine, contribua sans doute à lui faire atteindre le but de son voyage. Il repartit de Lisbonne en 1618, avec quarante-quatre missionnaires, qui tous avaient demandé, comme une faveur, la permission de le suivre. Plusieurs moururent dans la traversée : il tomba malade lui-même à Goa, et sa vie fut longtemps en danger ; mais enfin il se rétablit, et s’étant embarqué le 20 mai 1620, au bout de deux mois d’une navigation périlleuse, il atteignit Macao, d’où il rentra dans la Chine, sept ans après en être sorti. Chargé de l’administration spirituelle de trois vastes provinces, il se livra sans relâche aux fonctions de son ministère, et cependant il sut trouver le loisir de s’instruire dans l’histoire et la littérature des Chinois. Epuisé de fatigues, il y succomba le 14 novembre 1628, à Nankin, dans un âge qui semblait lui promettre encore de longs travaux. Outre la Vie du P. Barzis, Anvers, 1610, in-8o ; Cologne, 1611, in-12, on a de lui : l° Epistola de sua in Indiam navigatione, insérée dans l’ouvrage de Pierre Jarric : Histoire des choses les plus mémorables advenues dans les Indes, t. 3. Cette lettre, écrite en français, datée de Goa, le 24 décembre 1607, est une relation du premier voyage du P. Trigaut dans les Indes ; elle avait été imprimée, Paris et Lyon, 1605, in-12. 2° De christiane expeditione apud Sinos suscepta ab societate Jesu, ex Matthœi Riccii commentariis libri 5, Augsbourg, 1615, in-4o ; Lyon, 1616. même format ; avec des additions, Cologne, 1617, in-8o (1)[1] ; traduit en français par le sieur Riquebourg-Trigaut, Lille. 1617, in-4o, et sous le titre de Voyage du PP. jésuites en Chine, Paris, 1617. in-8 ; en espagnol par

  1. (1) L’abbé Prévost, dans son Abrégé des voyages, en cite une édition de Rome, 1678.