Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1843 - Tome 42.djvu/302

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TUR seau par son commandant, le capitaine Lucas, dont e nom rappelle le plus héroïque épisod— de la journée de Trafalgar. ïurpin était enseigne depuis 1812, lorsque nous le vtmes, en 1820. à la fois chargé de la manœuvre, des montres et des embarcations sur la lftéopdtre. Plus d’une fois, le commandant de la frégate, Mallet, nous dit qu’il aurait pu déjà être l’un des meilleurs capitaines de vaisseau de la marine- française. A cette époque, il venait d’accomplir sa trentième année, et il était dans la plénitude de ses facultés. Il s’app|iquait avec une ardeur sans égale à l’étudé des théories de l’art nautique, aussi bien qu’aux plus infimes détails du bord. Pendant trois campagnes qui conduisi rent la Cléopdzrc aux iles du Vent, dans les mers de l’Inde et au Brésil, il adressa d’importants travaux astronomiques au dépôt général de la marine. Le sutfrage éclairé du viee-aniiral de Rosity, directeur de ce grand établissement, ne contribua pas peu à lui faire obtenir, en 1822, le grade de lieutenant de vaisseau. Bien qu’encore jeune de grade. il fut choisi pour second par AL Ducamper, commandant l’l§sp< !mnce de conserve avec la frégate la Think, Cette corvette allaitÈ entreprendre, sous les ordres capitaine Bougainviile. une de ces campagne e circumnavigation dont la belle tradition. si honorable pour le nom français, remontait à l’illustre père de cet officier supérieur. Dans les épreuves d’une longue navigation, Turpin se distingua par. d’importants travaux, et il ne cessa de se concilier l’all’ectneuse estime de ses chefs et l’admira lion de ses subordonnés. Le commandement du brick-goëletle l’Al¢·yon¢ fut la récompense du voyage autour du nzonde, récompense qui s’accrnt à ses veux r l’ordre qu’il reçut de rallier la division du igëant, où tout annonçait une lutte dont l’indé· ndance de la Grèce allait être le’résultat. Malgré son faible échantillon, l’Alcyone prit une part brillante à la victoire de Navarin, et son capitaine fut cité avec des éloges qui appelèrent sur lui d’insignes distinctions pour un ollieier de son grade. Bien que simple lieutenant de vaisseau. il reçut les croix d’otIi-icr de la Légion il’lion-IIt’lII’, de t’llt-vallet’tltl Bain et ileSle—, tIne. Pftllllll au grade de capitaine de frégale, le 9jmn ltliil, il commandait la corvette de charge l’Ag«uh¢, lorsqu’il dut sans doute aux nobles qualités par lesquelles il se distinguait d’être chargé de conduire la duchesse de Berry, de Blaye à Palerme. Il s’acquitta de cette mission de confiance en conciliant, avec une extrême délicatesse, ses devoirs avec les égards dus à une princesse malheureuse. En 183·l., il fut désigné pour diriger à Toulon les travaux du Jlùotebello, de 120 €arions, jusqu’a-u montent de sa mise à l’eau. Au rapport du préfet maritime. l’installation et l’arrentent de ce vaisseau atteignirent une perfection qui n’a’pas cessé d’:.-xcllër l’adn»iration gfnérale. Parvenu au grade de capitaine de

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TUR - ’ 297 ’ vaisseau, le 6 mars 1837, et successivement nommé au commandement des’frégates la Gala. réa et la Médée, Turpin venait de diriger avec succès la station du Tage, lorsqu’il fît à Toulon. en 1838, une chute dont les suites pouvaient n’être pas sans gravité. À peine remis d’une fracture à la jambe occasionnée par cette chute, il fut mandé à Paris par le télégraphe, sur la désignation du contre-amiral Baudiu, investi du commandement d’une division navale destinée à opérer contre le Mexique ? Il se jette dans le co, ur-· rier, ne s’arrète que vingt-quatre heures à Paris pour recevoir les ordres et les paquets du ministrî, arrive à Brest, et prend aussitôt le commani ement de la frégate Ia.Vér뢒de, sur laquelle llamiral avait arboré son pavillon. Le capitaine de vaisseau Turpii se signala encore par son activité, son expérience et sa valeur dans la rapide et brillante campagne qui se termina par la reddition de la redoutable forteresse de St-Jean d’Ulloa, et par l’attaque dirigée iwmtre la pince de la ’era-Cruz,26 novembre ISBS). Après avoir commandé l’océan, sous les ordres de M. de Itosamel, Turpin se présenta en 1812, avec une division navale, sur les côtes du Maroc, où il obtint, par son énergique intervention, pleine satisfaction d’une récente insulte faite au pavillon. Cet important service, ajouté au souvenir de Navariu, d’t’lloa et de la Vcra-Cruz, lui valut, le 5 février itiilî, l’houueur d’être élève au grade de contre-amiral. Il exerçait, avec le zèle qui l’animait pour le serviee, les importantes fonctions de major général à Toulon, mais en rezri ttant te grade élevé qui l’e, mpèehait d’espérer une occasion prochaine du reprendre la mer, restée sa passion dominante. Cette occasion ne tarda pas a s’oll’rir par une circonstance fortuite qui le fit nommer au commandement de la station du Levant. Pendant cette station, rendue très-épi rieuse par la situation des hommes et des choses, il représenta. continue toujours et partout, dignement l’honneur du pavillon..·ttteint d’une cruelle maladie, il dut quitter à la fin de 18î7 le commande nient dont il s’acquittait si bien, pour venir cherchefen’France des soins trop diffèrés et qui ne purent le sauver. Il mourut ai Toulon en octolire t’<4S. ltemarqualilement doué des aptitudes innées qui font l’homme de mer, le contre-amiral Turpin s’était de lion heure appliqué à l’étude théorique et pratique e fut ce qui peut former un officier de la mar ·. S’il paraissait parfois exigeant quant à la ten e des bâtiments placés sous son- counuandemt-ut, c’(·tait par un orgueil nation<q’qu’il sut toujours justdier. Dans le Tage connue lans lhtrehipel, il sortit constamment triomphant des luttes pacifiques provoquées par nos rivaux, luttes où lemulation n’r-xcluait pas la plus impartiale courtoisie. Le contre-aniiral Turpin se distinguait aussi par un caractère loyal. humain, ferme et atïable. ’ C—u-s. A 3’8 — d··..§ ·, · ’, · J ’v ’ -.., -· #.