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s’opposa à la mise en liberté de rossignol, à l’amnistie proposée en faveur des auteurs de la journée du 1er prairial an 3 (1595) (voy. Féraund); mais il appuya la pétition en faveur de Robert Lindet (voy. ce nom), dont il justifia non les opinions, mais l’humanité. Après la session, ll fit partie des deux tiers des conventionnels qui furent maintenus dans le nouveau corps législatif ; ll s’opposa à la formation d’une commission pour examiner les réclamations de M. de Vaublanc, qui, proscrit au 13 vendémiaire, venait d’être élu député, et il conclut à l’ordre du jour, en disant : "Les espérances des ennemis de la « patrie seront encore une fois trompées." Entré au conseil des Cinq-Cents, il y parla fréquem ment, et presque toujours comme rapporteur, sur la marine, le commerce. les manufactures, les finances ; les arts, les douanes ; les postes, l’administration forestière, etc., et ses projets furent souvent convertis en résolutions. Il fit accorder des fonds à l’institut des sourds-muets, et ce fut sur sa proposition que le traitement des membres de l’Institut de France fut tixé à quinze cents francs. il provoqua le rapport sur le milliard promis aux défenseurs de la patrie, sur le mode de publication des mariages ; et parla contre les abus du divorce. Il se prononça aussi en plusieurs occasions contre les émigrés. se plaignit des atteintes portées à la constitution et fit déclarer la permanence des membres du conseil au 18 fructidor an 5 ; il présenta et fit adopter divers articles d’un projet sur la pré= tendue conspiration de cette journée et sur la déportation de ceux qui en étaient les auteurs et les complices, et fit ordonner la prestation, dans les vingt-quatre heures, du serment de haine a la royauté et à l’anarchie et de fidélité à la constitution par les députés qui composaient le nouveau tiers. Dans les discussions sur la dette publique, il parla en faveur des rentiers, et ce fut lui qui proposa le premier l’action en rescision pour cause de lésion d’outre-moitié dans les ventes d’immeubles payés en assignats. Il provoqua aussi des mesures pour taxer fortement les individus qui, depuis la révolution, avaient fait des fortunes rapides. Enfin Villers fut un des hommes qui s’occupèrent avec le plus de persé vérance, de talent et de succès, à cette époque, de la réorganisation de toutes les parties de l’administration financière et domaniale. Il avait été secrétaire de la convention ; il le fut aussi du conseil des Cinq-Cents, dont il tut élu président en octobre 1798, et il prononça un discours à l'occasion de la féte de la souveraineté du peuple, dont il avait appuyé l’établissement ; Le 12 janvier précédent, il avait, par une motion d’ordre, provoqué la résolution qui ordonnait de remplacer tous les arbres de la liberté, abattus ou morts naturellement, et d’en faire la plantation le 21 janrier ; pour célébrer l'anniversaire de la mort du tyran. N'ayant pas été compris dans les


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nouveaux corps législatifs créés après la révolu ; tion du 18 brumaire, il fut dédommagé de cette exclusion par les consuls, qui le nommèrent directeur des domaines à Nantes, et ll remplit cette place jusqu’ä sa mort, arrivée le 15 novembre 1807. Il était membre de la société des sciences et arts de cette ville, et l’on a de lui un Mémoire sur le commerce et la navigation, curieux et intéressant, outre un grand nombre de rapports ou discours lus et prononcés a la tribune des assemblées législatives : A*-’r.

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VILLERS (CHARLES-FRAIÎÇUIS-DOMINIQUE ue) naquit le 4 novembre 1767, dans la religion catholique ; à Bolchen (Boulay), en Lorraine. Son pere, Dominique de villa-s, était receveur des finances ; et par sa mère, née de Lauuaguet, ll était allié à la noblesse languëtlocienné ; A rage de neuf ans, il quitta la maison paternelle. Suri éducation fut contiée aux bénédictins de St-lac* ques, à Metz, où il resta jusqu’à l’âge de quinze ans, se distinguant par son intelligence et son application. aspirant. des 1780, il fut adntls l’atinée suivante a fécule d’artillerie, puis nointné second lieutenant dans le régiment de cette arme à Toul ; et passa ; au commencement se 1789, dans le régiment de Metz, alors en garnison il Strasbourg, où les expériences de Ilesmer faisaient beaucoup de bruit. Lejeune Villers tlésirait virement en connaître le secret ; mais n’avant pu obtenir du marquis de Puységur, major dans son régiment, d’y être initié ; il tacha de le pénétrer par ses propres méditations, et déposa le résultat des recherches auxquelles il s’était livré dans un roman intitulé le Magnétiseur amoureùa, Genève, 1787. in-12 ; Ce livre ne fut publié* qu’en 1789, lorsque les débats de la révolution agitaient les esprits et tixaient exclusivement l’attention. À Yenthousiasme avec le* quel Villers avait embrassé la doctrine du ma* gnétisme aminal, succéda dans la suite un examen sans cesse repris des questions qu’elle avait sou* levées ; aucune des études qui remplirent les autres périodes de sa vie ne loi fit négliger les occasions d’observer les phénomènes qu’on reporte a l’action du rnagnét SIIIE, et qu’il a persiste, jusque dans ses derniers moments, il regarder comme dignes de l’attention du psychologisme nou moins que du médecin ; L8 vivacité de son esprit et sa soif de connaître ne lui permirent pas de se burner ans traraur que la carrière ou il était entré et le désir de s’y distinguer lui imposaient. on le voit ; en 1787, récompensé de son zëleåpour les devoirs de son état par l’avancement ans te corps où il servait, et s’enfonçant dans l’étude des langues anciennes, du grec surtout et de l’hébreu, qu’it avait conrrrténcée al Besançon. De la même époque datent plusieurs pièces de théâtre qu’oti a retrouvées dans ses papiers, une tragédie entre autres ; Ajax. /il* d"0íléé, qu’il cbtxnrtuniqua à Lahartie, et qui lui valut les éloges de ce critiqué cétübre : aucune 65