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Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1843 - Tome 44.djvu/77

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narque, à qui Volney avait voulu adresser une leçon indirecte, lut cet ouvrage avec plaisir. Intolérant seulement envers le catholicisme, que lui-même accusait d’intolérance, Volney ne portait plus d’ailleurs dans ses principes politiques aucune exagération. Depuis longtemps il avait reconnu le danger des opinions absolues ; sa conduite au 18 brumaire et la docilité avec laquelle il se soumit au sénatus-consulte qui rejeta sa démission l’avaient assez prouvé. Dans ses dernières années, un de ses amis le félicitait sur sa lettre à Catherine II : « Et moi je m’en suis « repenti, dit-il avec la sincérité d’un vrai philosophe. Si, au lieu d’irriter ceux des rois qui « avaient montré des dispositions favorables à la « philosophie, nous eussions maintenu ces dispositions par une politique plus sage et une conduite plus modérée, la liberté n’eût pas éprouvé « tant d’obstacles, ni coûté tant de sang. » Dix années avant sa mort, il avait épousé mademoiselle de Chassebœuf, sa cousine. Cette union entre eux avait été projetée dès leur jeunesse ; mais la vie errante de Volney y avait mis obstacle, et mademoiselle de Chassebœuf avait contracté un autre mariage. Quand elle devint veuve, Volney offrit à sa cousine sa fortune et sa main ; et cette union, qui avait été l’espérance de ses premières années, fut la consolation de ses derniers jours. Il avait à peine 63 ans lorsqu’il mourut, le 25 avril 1820 ; mais une maladie de vessie qu’il avait contractée en parcourant les sables de l’orient et l’étude opiniâtre à laquelle il s’était livré toute sa vie lavaient vieilli de bonne heure. Son caractère, naturellement grave et sérieux, avait pris, dans ses dernières années surtout, une teinte morose et misanthropique. Cependant il conserva jusqu’à la fin cette sensibilité d’âme qui paraît encore plus précieuse lorsqu’elle s’allié à des manières brusques et sévères. Accoutumé à ne rien dépenser pour lui-même, il devenait prodigue lorsqu’il s’agissait de secourir le mérite indigent et de contribuer, par des sacrifices pécuniaires, aux progrès de la science. Depuis son mariage, il avait dû renoncer à sa modeste habitation de la rue de la Rochefoucauld. Il lit l’acquisition d’un hôtel situé rue de Vaugirard, remarquable surtout par l’agrément d’un jardin fort étendu. Il dépensa des sommes considérables à l’embellissement de ce séjour, non que l’état de sa santé lui promît d’en jouir longtemps, mais, comme il le disait à ses amis, c’était pour lui un bonheur de se donner des soins pour le plaisir d’une épouse destinée à lui survivre. Ses obsèques, qui eurent lieu à St-Sulpice, furent honorées des cérémonies de cette religion dont il avait si souvent attaqué les dogmes et dont il ne réclama point les consolations : il fut inhumé au cimetière du Père-l.achaise. Laya, directeur de l’Académie, prononça sur le cercueil les paroles d’un sage ; le beau caractère du défunt y était parfaitement apprévoi. cié. Trois mois après (20 août 1820), l’éloge de Volney fut fait devant l’Académie par de Pastoret, son successeur. La réponse de Laya, directeur, se distingue encore par le talent et par la franchise avec lesquels i juge et la personne et les principaux ouvrages de l’auteur des Ruines. Daru, exécuteur testamentaire de Volney, avait prononcé son éloge le 20 juin précédent au sein de la chambre des pairs. Cet éloge a été inséré dans le Moniteur, dans la Revue encyclopédique, puis réimprimé en tète de l’édition in-18 des Ruines. et traduit en anglais et en espagnol (1). Enfin, une Notice sur la vie et les écrits de C.-F. l/olney, par Adolphe Bossange, se trouve en tète de l’édition des 0Euores complètes de Volney, publiée chez Bossange, 8 vol. in-8°, Paris, 1820-1826 ; nouvelle édition, mais moins complète, Paris, 1837, grand in-8°. Nous avons indiqué tous les ouvrages de Voluey, à l’exception de l’État physique de la Corse, publié pour la première fois dans l’édition de 1826. et qui est tout à fait indépendant du Précis de l’¿tat actuel de la Corse. Volney était collaborateur de la Revue encyclopédique. Il avait inséré plusieurs articles dans le Moniteur pendant la révolution, entre autres le procès-verbal de la prétendue Entrevue de Bonaparte et de plusieurs muphtis et imane dans l’intérieur de la grande pyramide. Cette supposition, qui mystifia beaucoup le directoire, a induit en erreur plus d’un biographe de Napoléon (Moniteur du 7 frimaire an 7). En 1788, Volney avait publié à Rennes une feuille intitulée la Sentinelle. Volneï a été l’objet d’une appréciation intéressante de a part de M. Sainte-Beuve (Couseries du lundi. t. 7, p. 209-344). Il a été gravé plusieurs portraits ressemblants de Volney ; le meilleur est celui d’Alexandre Tardieu, d’après un très-beau buste par David. D-n—n.


VOLOGÎBE I, ou PELASCH, vingt-troisième roi des Parthes. succéda sans opposition, l’an de J.-C. 50 ou 51, à son père, Vonones ll, quoiqu’il eût pour mère une concubine grecque. Vou ant s’attacher ses frères Pacorus et Tiridate, et les récompenser de leur condescendance, il donna au premier le royaume de Médie, et l’Arménie au second. Mais celui-ci eut à lutter contre Rhadamiste, qui s’en était emparé après avoir fait périr son oncle Mithridate, et contre les Romains, vengeurs de ce dernier qu’ils avaient donné pour roi aux Arméniens (voy. Pnsnssiume I et Tiarons l ). Vologèse se trouva entraîné dans ces guerres. Vainqueur de Vardanes. l’un de ses fils. qui s’était révolté, il ne put défendre l’Arménie contre l’invasion des Romains. Il lut vaincu par (ll M. J.-F. Boulin. qui regarde ’Volney comme l’homme le plus illustre qu’ait produit l’An ; ou nous le rapport littéraire, donne sur lui une notice étendue et huit de ses lettres inédites (Recherches sur Angers el le bas Anjou, chap. 39 et 401 ; mais il ne rendait pas la même justice ù son caractère. ce qui donna lieu I une polémique dans le Journal des Débats, entre madame de Volnay et M. Bodin, qui s’eat pour ainsi dire rétracté en ÿengageant i prendre de nouveau : renseignements (septembre l$281.