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Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1843 - Tome 6.djvu/359

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qui avait été le maître et l’ami du célèbre auteur de l’Histoire de l’astronomie[1].


CAILLEAU (Gilles), auquel Duverdier a consacré deux articles sous le nom de Gilles, puis sous celui de Jean, était de la province d’Aquitaine et de l’ordre des frères mineurs ou cordeliers. Il a traduit du latin deux lettres de St. Jérome et de St. Basile, imprimées à Lyon, 1545, et composé quelques opuscules sur lesquels on peut consulter Duverdier et la Croix du Maine. Ce dernier lui attribue un Recueil de toutes les veufves femmes, tant du viel que du Nouveau Testament, lesquelles ont vécu sous la règle de St-Paul.


CAILLEAU (André-Charles), imprimeur-libraire et littérateur, né à Paris, le 17 juin 1751, s’est exercé dans différents genres, sans jamais s’élever au-dessus du médiocre. Il fit représenter sur les petits théâtres plusieurs pièces qui eurent cependant quelque succès. Nous citerons entre autres : les Philosophes manqués, comédie en 1 acte et en prose (1760) ; — les Originaux, ou les Fourbes punis, parodie en 5 actes des Philosophes de Palissot (même année) ; — les Tragédies de Voltaire, ou Tancrède jugé par ses sœurs, comédie en 1 acte et en prose (même année) ; — Osanréus, ou le Nouvel Abailard, comédie en 1 acte et en prose, trad. de l’allemand d’Isaac Rabener (1761) ; — la Bonne Fille, ou le Mort vivant, parodie en 5 actes et en prose de Zuline (1765) ; — l’Espièglerie amoureuse, ou l’Amour matois, opéra tragi-comico-poissard en 1 acte et en vaudevilles (176›1) ; — À quelque chose malheur est bon, ou Margot la bouquetière, farce poissarde en 1 acte mêlée de vaudevilles (1777) ; — le Veuvage de Figaro, ou la Famille retrouvée, comédie en 5 actes et en prose (1785). Toutes ces pièces ont été imprimées et publiées par l’auteur. Il mourut à Paris, le 12 juin 1798. Pigault-Lebrun ; dans son Enfant du carnaval (ch. 12), a tracé un portrait assez flatteur de Cailleau, qu’il désigne par son nom. On a de cet écrivain trop fécond un grand nombre d’ouvrages dont les titres se trouvent dans la France littéraire de 1769, et dans celle de J.-S. Ersch. Nous n’indiquerons ici que les principaux : 1° l’Art de deviner, ou la Curiosité satisfaite, Paris, 1755, in-12. 2° Êtrennes gentilles, suivies de l’oracle du jour, Paris, 175-1, in-12. 5° Poissardiana, ou les Amours de Royal-Vilain et de mademoiselle Javotte, dédié à monseigneur le Mardi-Gras (Paris), 1756, in-12. 1° Nouveaux Bouquets poissards, au nombre de six, dédiés à l’ombre de Vade, 1759, in-12. 5° Le Goûter des Porcherons, ou Nouveaux Discours des halles et des ports, Paris, 1759, in-12. 6° Calendrier des lois de la France, Paris, 1765, in-18. 7° Spectacle historique, ou Manuel des principaux événements tirés de l’histoire universelle, Paris, 1761, 2 vol. in-12. 8° Les Soirées de la campagne, ou Choix de Chansons grivoises, bouffonnes et poissardes, Paris, 1766, in-12. 9° Théâtre satirique et bouffon, etc., Criticomanie, chez Laverité (Paris, ’chez l’auteur), 1766, in-12. Ce volume se compose de la réunion des piéces publiées par Cailleau de 1760 à 1761. 10° Le Wauxhall populaire, poème grivois en 5 chants, Paris, 1769, in-12. 11° Le Bouquet de l’amitié et du sentiment, Paris, 1769, in-8°. Fr. Nau a eu part à cet ouvrage. 12° L’Almanach couleur de rose, Paris, 1771-72-78, in-12. 13° La Muse errante au salon, ou Apologie critique des peintures, etc., exposées au Louvre, Paris, 1771, in-12. 14° Les Oracles de l’amour et de la fortune (en vers), Paris, 1775 et années suiv. 15° Étrennes historiques, Paris, 1774 et 1775, 2 vol. in-12. 10° Vie privée et criminelle d’Ant.-Fr. Desrues, Paris, 1777, in-12. Ouvrage attribué aussi à d’Arnaud Baculard. 17° Principes philosophiques de consolation, trad. de l’allemand de Weitenkampf, suivis d’un extrait de la Consolation de la philosophie, par Boêce, Paris, 1778, 2 vol. in-12. 18° Lettres et Épîtres amoureuses d’Héloise et d’Abailard, Paris, 1781, 2 vol. in-12 ; ibid., 1796, 5 vol. in-8°. On y trouve toutes les imitations qui ont été faites des lettres d’Abailard en vers français. Il existe une édition de ce recueil antérieure à celle de 1781. 19° Automatie des animaux, suivie de quelques Réflexions sur l’agriculture et le mahométisme, par un partisan de Descartes, Paris, 1785, in-12. 20° Dictionnaire bibliographique, historique et critique des livres rares, Paris, 1790, 5 vol. in-8°. Cet ouvrage est en entier de l’abbé Duclos, ami de Cailleau. M. Brunet a publié, en 1802, un supplément à ces 5 vol.. et, en 1809, il a donné la 1re édition de son Manuel du libraire, qui a fait oublier le Dictionnaire bibliographique de l’abbé Duclos. 21° Almanach des rentiers, dédié aux affamés, pour servir de passe-temps, par un auteur inscrit sur le grand livre, Paris, 1800, in-8°. 22° Chefs-d’œuvre de poésies philosophiques et descriptives des auteurs qui se sont distingués dans la 18e siècle, Paris, 1801, 5 vol. in-16, ouvrage posthume, publié par Boinvilliers. On doit encore à Cailleau une Vie de Le Sage, placée en tête du Bachelier de Salamanque (édit. de 1759, 5 vol. in-12). et, sous ce titre : Réponses de Julie à Ovide, une suite aux Lettres de Julie à Ovide par la marquise de Lezay-Marnesia, imprimée avec l’ouvrage de cette dame. (Voy. Lezay-Marnesia.)


CAILLET (Guillaume), paysan né au village de Mello, dans le Beauvaisis, fut chef de la faction dite la Jacquerie, qui se forma en 1558, pendant que le roi Jean était prisonnier en Angleterre. Le nom de Jacquerie lui fut donné parce que les séditieux nommaient leur chef Jacques Bonhomme[2]. Les Jacques s’élevèrent bientôt dans les provinces

  1. La Caille avait composé, dans sa jeunesse, une dissertation, fort méthodique et fort claire, sur le Sens et le fait de Jansenius ; elle forme 110 p. dun manuscrit que je posséde, et qui porte la date de 1732.
    V-ve.
  2. Voici l’origine de ce nom. Pendant ces temps désastreux où la France n’avait qu’un roi insensé, la reine et les princes, qui gouvernaient sous le nom du malheureux Charles VI, se livraient au luxe le plus effréné, et les gentilshommes des provinces voisines de la la cour suivaient cet exemple. Quand un gentilhomme était épuisé par ses prodigalités, il ne craignait pas de les renouveler en disant : Jacques Bonhomme payera tout. Jacques Bonhomme, c’était le vassal. Le paysan des campagnes, avoir souffert, se souleva enfin, et les excès qui souillèrent ses vengeances ont fait oublier aux historiens la justice de la cause.