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Champier, par son fils, et un Traité des lieux saints des Gaules, ou Notre-Seigneur, par l’intercession des saints, fait plusieurs miracles. Ce dernier ouvrage est entièrement de Claude Champier. Il y a une seconde édition de ce recueil, Lyon, 1556, in-16. Il a été traduit en italien, Venise, 1558, in-8o. W—s.


CHAMPIER (Jean-Bruyerin) Voyez Bruyerin.


CHAMPIGNY (Jean, chevalier de), littérateur, était fils de Jacques-Charles Bochard de Champigny, gouverneur des Iles sous le vent, et sous-chef d’escadre en 1751. Destiné par sa naissance à la profession des armes, après avoir achevé ses études, il entra dans un régiment, fit plusieurs campagnes et reçut, en 1747, le brevet de colonel d’infanterie. Compris dans la réforme qui eut lieu à la paix de 1765, on peut conjecturer qu’il fut attaché quelque temps à l’ambassade d’Angleterre ; il est certain du moins qu’il était à Londres en 1761. Il visita depuis les principaux États de l’Europe, et dut séjourner à la cour de Russie, puisqu’il se flatte d’avoir été atlmls à l’intimité de l’impératrice Catherine. Il habitait Amsterdam en 1776, occupé de travaux littéraires ; et il est probable qu’il y mourut vers 1787, âgé d’environ 70 ans. Il a traduit de l’allemand : le Maitre et le Serviteur, ou les devoirs réciproques d’un souverain et de son ministre, par Fred.-Ch. Moser (voy. ce nom), Hambourg, 1761, in-8o. Une autre 11·aduction française de cet ouvrage venait de paraitre à Francfort avec des additions. Tout en s’appropriant le travail de son rival, qu’il donne en forme de supplément, Champigny ne lui épargne pas les criti ues. — De l’anglais : Examen du ministère de M. Igitt, par Almon, avec des notes intéressantes, la Haye, 1761, in-8o. Cette traduction est dédiée au roi de Prusse, par une épître datée de Londres, le 2 janvier. — De l’allemand : i’Histoire des rois de Danemark de la maison d’Oldenbourg, par Jean-Henri Schlevel, Amsterdam, 1776-78, 3 vol. in-4o. L’original finit à 1720 ; mais la traduction, qui ne parait pas avoir été terminée, s’arrête à l’année 1622. On doit encore à Champigny : 1o Réflexions sur le gouvernement des femmes, Londres, 1770, in-8o. Cet ouvrage, par sa singularité, se fait rechercher des curieux : c’est l’éloge de toutes les femmes qui ont occupé le trône, depuis Sémiramîs jusqu’à Catherine la Grande. Il est dédié à cette princesse par une épître qui se termine ainsi : « Je suis presque certain que Votre Majesté Impériale et le recevra avec bonté, puisqu’elle connait les sentiments de mon cœur, dont j’espére qu’elle ne dédaignera pas les hommages. » 2o Lettres anglaises, St-Pétersbourg, 1774-75, 2 vol. in-8o. Ces volumes, très-rares en France, sont annoncés comme une continuation du roman de Clarisse Harlowe. ( Voy. le Dict. des ouvrages anonymes, 2e édit., no  5528.) 3o L’État présent de la Louisiane, la Haye, 1776, in-8o. 4o Histoire abrégée de Suède, depuis les rois de la maison Wasa, Amsterdam, 1776, in-4o. 5o Nouvelle Histoire d’Angleterre, depuis l’origine la plus reculée de ce royaume jusqu’à l’année 1780, ibid., 1777, in-4o, t. 1 et 2. Cette histoire était promise en 15 volumes, qui devaient être ornés au moins de 120 portraits. Le 2e, qui finit à l’année 1154, peut, de l’aveu de l’auteur, être regardé comme une espèce de traduction de l’Histoire de Henri II, par Littleton. W-s.


CHAMPION (Pierre), né à Avranches, en 1651, entra chez les jésuites, professa les humanités, composa quelques biographies ecclésiastiques, et mourut le 28 juin 1701. On connait de lui : 1o la Vie du P. Rigouleuc, Paris, 1086, In-12 : la 4e édition parut à Lyon, en 1759 ; 2o la Vie du P. Lallemand, jésuite, Paris, 1691, et Lyon, 1755, in-12[1] ; 3o la Vie des fondateurs des maisons de retraite (de Kerlivio, le P. Vincent Huby, jésuite, et mademoiselle de Francheville), Nantes, 1698, in-8o. L’auteur publia ce dernier ouvrage sous le nom anagrammatique de Phonamie. — François Champion, jésuite, est auteur d’un poëme latin intitulé Stagma, Paris, 1689 ; il a été inséré dans le t. 2 des Poemata didascalica (Paris, 1719, 5 vol. in-12). V-vn.


CHAMPION DE CICÉ (Jérôme-Marie), naquit à Rennes, en 1735, d’une famille noble, mais nombreuse et peu riche. Il avait pour frère Jean-Baptiste-Marie de Cicé, qui fut promu à l’évêché d’Auxerre en 1761. Jérôme-Marie, qui s’était aussi destiné à l’état ecclésiastique, reçut la même année l’ordre de la prêtrise, et fut appelé, par son frère, à le seconder dans l’administration de son diocèse. Il fut nommé agent du clergé en 1765. Le clergé se trouvait alors dans une conjoncture difficile ; aux prises avec un corps puissant, il avait à combattre la faiblesse de la cour, la sévérité des parlements, et les progrès de la philosophie. De Cicé eut besoin de toute son habileté pour ne pas être au-dessous de sa place. L’agence du clergé était communément la porte de l’épiscopat. A l’expiration de ses cinq années, en 1770, l’abbé de Cicé fut nommé évêque de Rhodez, et fut élevé ensuite au siége de Bordeaux en 1781. A l’époque de la révolution, il devint membre de l’assemblée constituante, où il apporta quelques penchants pour des innovations que de bons esprits croyaient alors devoir souhaiter. Il fut un des premiers de son ordre à se réunir aux représentants des communes, et, lorsque le roi voulut composer le ministère d’hommes agréables à la nation, il nomma de Cicé garde des sceaux. Cette place était fort délicate a remplir ; les affaires de l’Eglise contribuaient à rendre encore plus difficile la position de l’archevéque de Bordeaux. L’assemblée constituante venait de decréter la constitution civile du clergé. De Cicé crut sans doute pouvoir autoriser comme ministre, ce qu’il désapprouvait comme évêque, et il revêtit du sceau de l’Etat les décrets de l’assemblée. La terreur de la révolution emporta bientôt de Cicé loin du ministère et loin de sa patrie. Il reparut au bout de dix ans d’absence, donna sa démission de l’archevêché de Bordeaux, et fut nommé au siége d’Aix. Arrivé dans cette ville, le 8 juillet 1802, il s’occupa de guérir les plaies que le malheur du temps avait faites à son diocèse. Un séminaire s’éleva

  1. Cet ouvrage a été réimprimé de nos jours sous le titre : la Doctrine spirituelle du P. Lallemand, précédé de sa vie, Avignon, 1826, in-12.