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Espagne pour siéger au conseil où se traitaient les affaires des Pays-Bas. Il revint dans ces provinces en 1618, ayant été nommé troisième ambassadeur du roi catholique au congrès de Nimégue. Son portrait gravé par Morin d’après van Dyck, lequel se trouve parmi ceux des autres plénipotentiaires, est d’un beau caractère et semble révéler de hautes capacités. Christyn était en effet un homme d’État remarquable. Il ent beaucoup de part au succès des négociations sur lesquelles repose encore une partie du droit public de flšurope, et depuis ce temps prit pour devise ces mots du 147° psaume : Posuit fines tuos parent. Le gouvernement espagnol fut si satisfait de sa conduite ti Nimegue, qu’en 1681 il le nomme premier commissaire du roi aux conférences qui se tinrent à Gournay avec les envoyés français, et dont les procès-verbaux se trouvent à la bibliothèque de Cambrsy, n° 679 du catalogue de M. A. Leglay. En 1685, après le départ de don Juan de Layseca y Alvarado pour l’Espagne, il fut chargé de la surintendance de la justice militaire. En considération de ses longs et importants services, sa terre de Meerbeeck, entre Bruxelles et Louvain, fut érigée en baronnie, par lettres patentes données à Madrid le 11 janvier 1687. La même année, le 22 avril, il fut créé chancelier de Brabant, dignité qu’il exerça jusqu’a`t sa mort, arrivée le 28 octobre 1690. Il tut enterre dans le chœur de l’église des augustins de Bruxelles, et le P. Bernard Désirant, docteur en théologie de l’université de Louvain, prononça son oraison tunebrc, qui a été imprimée. Christyn avait épousé Catherine de Prctere, dont il eut un fils qui se maria à Marguerite-Thérèse d’Espinosa, fille du gouverneur d’Anvers et sœur « le l’cvéque de cette ville. Son frère Libert-François Christyn, vicomte de Tervncren, tut conseiller et enfin vice-chancelier de Brabant. Il a été l’éditeur des œuvres juridiques de.lcan et de Frédéric Vander Sande, Bruxelles, 1721, in-fol. Jean-Baptiste Christyn, qui fut aussi conseiller de Brabantet qui a écrit en tlantand sur la coutume du pays, Anvers, 1682, 2 vol. in-fol., et sur les droits et coutumes de la ville de Bruxelles, un traité dont on a une édition de 1762, 3 vol. in-8o, était neveu du chancelier, auquel on a attribué mal à propos ses ouvrages : le chancelier n’a écrit proprement que sur l’héraldique, sujet qu’il possédait àfond. Voici la liste de ses œuvres : 1°.Imisprudentia heroica, sine de jure Belgarum circa nobilitatent et insignia... tiber prodronius, Bruxelles, 1665, in-4o de 1-1-1 p., fig. 2° Jurisprudentia heroica, Bruxelles, 1689,2 vol., in-fol., lig. ; l’un de 586 p., l’autre de 171. Ce traité, qui n’est pas comnmn, surtout hors des Pays-Bas, est plein de détails curieux pour l’histoire. L’auteur y a mis son nom, ce qu’il n’avait pas lait pour le tiber prodromes, où il s’est contente de signer ses initiales au bas de l’épître dédicatoire. 5° Observations : cugenealogica et Iteroica, Cologne ou plutôt Bruxelles, 1678, in-1°, publié sous l’anonyme. -1’ Basilica Bruxellensis, sire Monumenta antiqua, inscription es et eanotaphùs, Amsterdam, c’est-il-dire à Bruxelles, chez Fr. Foppens, 1677, in-8o, fig. Il en s paru CHR

une. seconde édition à Malines, chez Laurent Vantler Elst, en 1745, augmentée d’une seconde partie par J.-F. Foppeus, qui y a joint une notice sur l’anteur et qui a mis a contribution les Monuntenta sepulcliralia Brabantia de Swcert rt les manuscrits du roi d’armes Josse de Beckberglte. Au reste, les épitaphes contenues dans l’ouvrage de Christyn ont été recueillies en 1729 dans le Théâtre sacré du Brabant, imprimé il la Haye, en 2 vol. in-fol., mais d’une manière peu correcte. 5° Les Tombeau.: des hommes illustres qui ont paru au eonscü privé du roi catholique aux Pays-Bas, depuis son institution, de l’an 1517, jusqu’aujottrd’Ittti. Leyde, 1672, et Amsterdam, 1674, in-12 de 95 p. 6° Septens Tribus patricia Lovanienses, Leyde, 1672, in-12, éditioemendatioretauctior usque ad anntun1751, Louvain. 1 734.

in-t2de 192p. chiffrées. Dans cette édition on cite les Antiquités manuscrites de Guillaume Boon, qui fut greftier de la ville de Louvain ; ouvrage rédige en flamand, et que nous avons lues avec profit. 7° Senatus populique Antuerpiensis Nobilitas, sine septenr tribus patricia Antuerpienses, ibid., 1672. in-12 de p. C’est une chose assez remarquable que ce nombre sept dans les familles patriciennes de Bruxelles, Louvain et Anvers ; cela se retrouve même ailleurs, et l’an se souvient encore des sept familles du Gévaudan. 8° Tabula chronologies dueum Lotharingia, Brabantia, Limburgùs gubernstoruns ae archistrategoruns eorum ducatuum, Malines. 1669, et Cologne, 1677, in-1°, 5° édition. 9° Les Délices des Pays-Bas, Bruxelles, 1697, in-12 de 312 p. ; c’est la première édition, ou plutôt le germe de cet ouvrage sl populaire, corrigé et augmenté dans sis réimpressions successives, et dont notre Essai sur la statistique ancienne de la Belgique, 1" partie, p. 23-25, offre l’histoire littéraire. Barbier met cette première édition sur le compte de l’imprimeur P. de Dolibeleer ; mais J. Ermens, suivi par M. Brunet (Manuel du libraire), la donne au chancelier Christyn. En revanche, la troisième édition, qui parut en 1711, en 3 vol. in-8o, lui est attribuée par l’auteur du Dictionnaire des ouvrages anonymes. B-0.

CBBOCUS, ou CROCUS, roi des Vandales. pénétra dans les Gaules, au 5e siècle, avec une puissante armée. Il ravages le pays des Médiomatriciens, la Bourgogne, l’Auvergne et une partie du Lyonnais ; mais, arrivé prés d’Arles, il fut défait en bataille rangée par un général romain du nom de Marius, le même, dit-on, qui fut proclamé empereur par ses soldats après la mort de Victoria, et dont le règne ne dura que quatre jours. Chrocus, tombé au pouvoir du vainqueur, fut conduit dans toutes les villes qu’il avait ravagées, pour être donné en spectacle au peuple, et enfin ramené si Arles, où il fut mis à mort l’an 260. On attribue à ce barbare la ruine du temple de Mars de l’Auvergne, l’un des plus fameux de toutes les Gaules : et les légendaires l’accusent du meurtre de plusieurs saints prélats, particulièrement de St. Antide, évêque de Besançon, de St. Didier, évêque de Langres, et de St. Privat, évêque du Gévaudan. (Voy. Grégoire de Tours, Hist., liv. 1, ch. 2,