Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1843 - Tome 9.djvu/55

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


50 CON Hongrois, qui cherchaient à s’établir en France, attaquent à l’improviste l’un des lieutenants de Conrad, taillent son armée en pièces, traversent le Jura, et descendent le long du Rhône, pillant et brûlant toutes les habitations qui se trouvent sur leur passage. Conrad craint que les Hongrois n’unissent leurs forces à celles des Sarrasins ; il persuade à ceux-ci que les Hongrois ont le projet de les attaquer, et, lorsqu’il les voit disposés à se défendre, il offre aux Hongrois la paisible possession des pays occupés par les Sarrasins, s’ils parviennent à les en chasser. Les uns et les autres donnent dans le piégc ; mais tandis qu’ils combattent avec le plus grand acharnement, Conrad les fait envelopper par ses troupes, et ceux qui échappent att fer des soldats sont contraints d’accepter les conditions du vainqueur. Cette guerre fut la seule qui troubla le règne de Conrad. Il épousa, en 958, Mahaut de France, dpnt il eut plusieu1·s enfants. Il mourut le 29’oetobrc 991, et fut enterré dans l’église de St-André de Vienne, où l’on voyait encore son épitaphe il y a quelques années. Rodolphe lll, l’ainé de ses fils, lui succéda. W—s.

CONRAD, fils de Guillaume III, marquis de Montferrat, dit le Vieux, connu dans l’IIt’sloire des Croisades sous le nom de marquis de Tyr, naquit vers le milieu du 12e siècle ; il s’était signalé dans les guerres d’Italie en faveur du pape contre l’empereur Frédéric II, son parent, et, entre autres actions d’éclat, il avait vaincu et fait prisonnier l’archevêque de Mayence, qui commandait l’armée impériale contre le pape. Conrad, pom· mériter tous les genres de gloire, voulut aussi combattre les infitleles. Il pt-it la croix, et s’embarqua pour la Syrie en 1186, avec plusieurs chevaliers ; mais ayant été poussé sur les rives du Bosphore, il fut accueilli à Constantinople par l’empereur Isaac l’Ange, qui l’appela à sa défense contre ses sujets révoltés. Conra-remporta sur eux une victoire complète, et tua de sa propre main leur chef Brannas. Isaac, potn· récompenser son défenseur, lui donna sa sœur Tbéodora en mariage ; avec le droit de porter des brodequins couleur de pourpre, et l’espérance au trône. Conrad, - peu gmcbé de tous ces honneurs, résolut d’al|er en Palestine chercher de nouvelles aventures. Il fit équiper un vaisseau ; abandonna sa femme et l’empereur grec, et fit voile pour les côtes de Syrie. Il arriva dans le port de Tyr au montent où les habitants se disposaient à rendre la ville à Saladin. Conrad ranima leur courage, se mit à leur tète, et les força par ses prières, et surtout par son exemple, à résister aux infidèles. Saladin promit à Conrad la liberté de son père, fait prisonnier à la bataille de Tibériade, s’il voulait rendre la ville de Tyr, et menaça même de le faire mourir, en cas de refus. Conrad resta inflexible La ville se défemlit avec opiniâtreté, et Saladin, obligé deux fois de lever le siège, finit par y renoncer. Quelque temps après, Conrad obtint la liberté de son père, qui fut échangé contre un’chef des musulmans pris par les’l’yriens. Comme le roi de Jérusalem était dans les fers des Sarrasins, Conrad Se fit donner la souveraineté

!

L ’

CON de Tyr qu’il avait si glorieusement défendue, et refusa, dans la suite, de la rendre à Lusignan. (Voy. Gui de Lestemtv.) Pendant le siège d’Acre ou tte Ptolémaîs, il épousa Isabelle, sœur de Sybille. et voulut se faire déclarer roi de Jérusalem. Il était soutenu par Philippe-Auguste et par les templicts ; mais son compétiteur l’était par le roi d’Angleterre (Richard).·La persécution de Conrad occasionna ttc grands débats dans l’armée chrétienne. Les deux partis venaient de se rapprocher par un accommodement, lorsque Conrad, ayant refusé de rendre au Vieux de la Montagne un vaisseau que les’l’yriens lui avaient enlevé, fut poignardé par deux assassins, dont l’un, au milieu des tourments qu’ou leur lit subir, se fit gloire d’avoir exécuté les or·îu•s de son maître, et l’autt-e, suivant la chronique de Sicard, déclara « qu’envoyé par le Vieux, son seigneur, il avait agi par ordre du roi d’Angleters-c.s Conrad mourut le 29 avril ·l IOO. M—n.

CONRAD (1), l’un des généraux les plus redoutables de l’empereur Henri VI. Son impétuosité et sa férocité ressemblaient quelquefois à de la folie ; aussi les Italiens disaient-ils qu’il avait une mouche dans le cerveau et l’avaient-ils surnommé par dérision : Mosca in cervelle. Cependant il montra, dans les guerres des Deux-Siciles, contre Tancréde, une habileté et une promptitude de détermination que peu de capitaines ont possédées au même degré. Frédéric Ier lui donna, des l’an 1172, la principauté de Ravenne et le marquisat d’Aneône. Henri V| y joignit en ·l 195 le duché de Spoléte et le comté dits sise ; mais toutes ces terres lui furent enlevées cu lll)8 par Innocent III. S—S—t.

CONRAD, évêque d’Utrecht, en 1075, avait été précepteur de l’empereur Henri IV. Il se signale par son zèle à défendre ce prince contre les violentes entreprises de Grégoire VII, tandis que le monde voyait avec étonnement un pontife déposer le chef de l’Empire, et un empereur déposer le the ! de i’Église. On trouve une barangue de l’£vé. ; uc Conrad, Pro imperatore contra papam, dans le recneil de pièces ( Apologiœ pro Hcnrico IV) publié par Goltlast, à lianau, en IGH, in-4o. Conrad fut assassiné dans son palais en 109 !) ; il venait de dire la messe, et priait encore en ce moment. Les uas imputent sa mort à un maçon, dont il avait, dit-cu. surpris le secret pour bâtir solidement dans un terrain tnaréeageux ; les autres, avec plus de vtaiseuzblance, a un seigneur dont les terres avaient été données par Henri IV a’cet évêque, qui avait défendu ses droits contre la cout· de Rome. V-vt-:.

CONRAD DE LICIITEN AU, de la noble Einiille des comtes de ce nom, avait d’abord été chanoine de Constance. Il quitta ce bénéfice pour emlxrasscr la vie religieuse, fit ses vœux à Ursperg, au diocèse d’Augsbourg, et fut élu abbé de ce monastère en 12’ ?.Ci. Ses l’8l’( !S qualités lui valurent l’avantage d’i-ue admis dans la familiarité et dans les conseils de l’etupereur Frédéric II. Il gouverna son abbaye avec sa". (4) Dai chroniqueurs l’appellent le comte Conrad. on Konrad Lntzelinltartl. D-1-·»£.