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Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1843 - Tome 9.djvu/579

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574 ’ CUR toiles plongées dans le liquide, puis exposées aux contacts multipliés de l’air. Cette méthode était surtout applicable à la fabrication du sucre de betterave dont Curaudau s’occupa avec succès. Le désir de diminuer en France la consommation des combustibles lui fit imaginer plusieurs appareils qui ont rendu de grands services. Ce sont des fourneaux économiques, des cheminées d’une nouvelle construction, des poëles où la fumée, longtemps retenue, donne une chaleur considérable ; ce sont des fourneaux propres à chauffer un grand établissement, une vaste maison, en n’employant qu’un seul foyer et peu de combustible ; des ventilateurs destinés à rafraîchir pendant l’été les habitations au moyen du feu ; des fours ambulants utiles aux armées, des cylindres pour chauffer les bains sans exposer les baigneurs à la vapeur du charbon, etc. La nécessité de démontrer les avantages de ces appareils et d’y appliquer la théorie du calorique, l’engagea à en faire des démonstrations publiques. Plusieurs sociétés savantes ouvrirent leurs portes à Curaudau. Celles qu’il fréquentait le plus étaient la société d’encouragement po1l’industrie nationale, l’athénée des arts, et la société libre des pharmaciens de Paris. C’est à cette dernière qu’il communiqua ses recherches chimiques les plus importantes ; il y fut plusieurs Mémoires sur les parties constituantes de la potasse et de la soude ; sur la nature du gaz muriatique oœygéné ; sur les propriétés du radical prussique ; sur l’acide boracique ; sur la décomposition du muriate de soude. Tels ont été les principaux travaux de Curaudau. Ils sont consignés dans les Annales de chimie, dans le Journal de physique, dans le Bulletin de pharmacie, dans la Bibliothèque des propriétaires ruraux ou Journal d’économie rurale. Il a fourni plusieius articles d’économie à la dernière édition du Cours d’agriculture de Rozier. Ce chimiste laborieux n’eut jamais d’autre ambition que celle d’être utile in, son pays, ll est mort le 25 janvier 1813, sans fortune, après quelques jours d’une angine inflammatoire produite par un travail forcé. C. G.

CURÉE (Ism-Fasuçons), naquit le 2l décembre 1756, à St-André près de Lodève. Ses opinions, favorables à la Révotution, le firent nommer, en 1790 ; l’un des administrateurs de l’Hérault ; et ce département l’envoya l’annéè suivante à l’asq semblée législative, puis, en 1792, à la convention t. nationale, où il ne se fit point remarquer, il ne v prit pas la parole une seule fois, si ce n’est dans j le procès de Louis XVI, où il vota pour l’appel au j peuple, la réclusion pendant la guerre et ensuite le sursis l’exécution. En janvier 1797, il réclama, auprès du conseil des Cinq-Cents, contre la loi du 2l floréal précédent, qui l’empêchait, comme. ex conventionnel, de venir à Pa1·is où il avait un procès à soutenir. On rendit à l’assemblée le comptele plus favorable de sa conduite et de ses opinions politiques ; et tous les obstacles pour son voyage dans la capitale cessèrent l’année suivante, puisgl

CUB qu’il fut élu député de son département au come ;] des Cinq-Cents. Ce ne fut qu’après Passaàmt des ministres plénipotentiaires français à Rasladt qu’il prit la parole dans cette assemblée, pour y faire l’éloge de Bomiier, l’un d’eux, et demander que n son nom et celui de Roberjot fussent proclainésà chaque appel nominal. Il fit décider, le 30 juillet “ 1799, que la place de ce dernier resterait occupée v par un costume de représentant, couvert d’un crêpe funèbre, et que, quand son nom serait pro- r noncé dans les appels nominaux, le président pm- y fèrerait ces paroles : « Que le sang des plénipotentiaires français retombe sur la maison d’Autriche ! » Le 27 juillet, Curée s’opposa à la r suppression des mots haine à Panarchie, dans la formule du serment, et défendit les ex-directeurs, t accusés par quelques-tms de ses collèguealelâ q septembre, il combattit la proposition de déclarer r la patrie en danger, attendu qu’il pouvait en résulter un mouvement populaire très-funeste, etil cita en preuve le 10 août 1792 qui renversa la monarchie ! « Mais aujourd’hui, s’écria-t-il, qu’ancrions-nous à détruire, si ce n’est des autontés républicaines et la constitution qui nous régit ? » Après la révolution du 18 brumaire à laquelle il avait concotu-u de tout son pouvoir, Curée fut nommé tribun. En 1800, il combattit le projet du gouvernement su1· les 1·entes foncières, comme ° se rapprochant trop de la féodalité ; il vota pour celui qui donnait plus d’extension au droit de tester, et entreprit de réfuter une opinion de Mirabeau contraire à la sienne. Le 22 avril, il fitfélogc de Desaix, tué à Marengo. En 1801, il parla pour Pétablissement de tribunaux spéciaux, et motita son opinion stu· la nécessité de comprimer les défits excités par le fanatisme et la royauté. Le 23 novembre L803, il fut élu secrétaire. C’œt lui qui proposa le premier au. tribunat de déclarer Napoléon empereu1·. « Hàtons-nous, s’ê€l’i-il, de demander l’hérédité ; car, ainsi que disait Pline à ’I’rajan, c’est par là que nous empêcherons le retour d’un maître... Il ne nous est plus permis de marcher lentement ; le temps se hâte ; le siècle de Bonaparte est à sa quatrième année ; et la nation veut un chef aussi illustre que sa destinée. » Tant de zèle fut récompensé par le titre de commandant de la Légion d’honneur que Curée obtint aussitôt après. Il prononça encore le 27 novemb1·e de cette année un discours assez remarquable : « Une barrière nouvelle, dilil, s’opposera— au retour des factions qui nous déchirent, et de cette maison que nous proscrivîmes en 1792, parce qu’elle avait violé nos i « droits, de cette maison que nous proscrivons aujourd’hui, parce que ce fut elle qui allumawntre nous cette guerre étrangère et la guerre civile qui fit couler des torrents de sms, qui ct suscita les assassinats par les mains des ch0°•¤•¤» et qui, depuis tant d’années, a été enfin lacauœ générale des troubles et des désastres qllîüfl rt déchiré notre patrie ; ainsi le peuple fnmçw