Page:Michaud - Le printemps d'un proscrit, 1803.djvu/100

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en ce cercueil d’humbles fleurs entouré,
Dort un fils d’Apollon, d’Apollon ignoré ;
Un héros dont le bras eût fixé la victoire,
Qui n’a point su combattre, et qui mourut sans gloire ;
Un César, un Scylla, du hameau dédaigné,
Qui respecta les lois, et qui n’a point régné.
Ainsi, la fleur qui naît sur les monts solitaires,
Ne montre qu’au désert ses couleurs passagères ;
Et l’or, roi des métaux, cache en des souterrains
Son éclat trop funeste au repos des humains.
On ne les vit jamais profaner leur génie
En flattant les tyrans, fléau de la patrie ;
Leur amour n’étoit dû qu’au mortel vertueux ;
Leur respect au malheur, et leur encens aux dieux.
La terre si long-temps à leurs efforts docile,
Les reçut dans son sein qu’ils ont rendu fertile.
Ce ciel qui les vit naître et qui les vit mourir,
Leur sourit dans la tombe ; et l’amoureux Zéphir