Page:Michaud - Le printemps d'un proscrit, 1803.djvu/114

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L’ingénieux ciseau, sur le marbre ou l’airain,
N’y grava point les traits d’un Faune ou d’un Sylvain ;
Flore, Pomone, et toi, trop volage Zéphire,
Vous êtes sans autels, au sein de votre empire !
Mais l’hôte fortuné de ces aimables lieux,
A des trésors plus vrais, des dieux moins fabuleux.
Là, j’ai trouvé d’éden la paisible innocence ;
Les mœurs et les vertus du monde en son enfance ;
Le repos, la gaîté, l’heureux oubli des maux,
Et l’aimable santé, fille des doux travaux.
Là, satisfait des biens que donne la nature,
Sous un tranquille abri, près d’une source pure,
Dédaignant les cités et leur luxe imposteur,
Les champs et l’amitié suffiront à mon cœur.
Dans les plaines du ciel, l’aigle vit de carnage ;
Il plane sur la foudre ; et l’abeille, plus sage,
Sur l’émail d’une fleur, sur l’aîle des zéphirs,
Trouve à-la-fois son miel, sa gloire et ses plaisirs.