Page:Michaud - Le printemps d'un proscrit, 1803.djvu/116

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Dans ce ciel étoilé, dans ces globes de feu,
Son cœur froid et distrait n’apperçoit point un dieu.
Vain savant, il n’a lu dans son erreur profonde
Qu’un feuillet détaché du grand livre du monde !
L’homme n’a que des sens ; l’ame n’existe pas,
S’il ne peut l’asservir à son triste compas.
Les talens, les beaux-arts, qui charment notre vie,
L’aimable illusion, la tendre rêverie,
Les doux rapports des cœurs, sont pour lui sans attraits ;
Il ne les a point vus au fond de ses creusets.
Il n’a jamais connu, dans son indifférence,
Les pleurs de l’amitié, ceux de la bienfaisance ;
Trop malheureux, hélas ! Dans sa stupide erreur,
Le néant qu’il invoque est déjà dans son cœur.
Quand le printemps revient, et lorsqu’à sa présence
Tout renaît à la joie et s’ouvre à l’espérance,
Il reste indifférent ; tout semble mort pour lui.
Il dit dans son orgueil : j’ai tout approfondi.