Page:Michaud - Le printemps d'un proscrit, 1803.djvu/20

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que comme accessoire. Se prêtant au goût de ses contemporains, et suivant peut-être sa propre inclination, il a eu recours à quelques êtres moraux, qu’il a personnifiés ; mais rien n’est plus froid que ce genre d invention. L’apparition des êtres moraux ne peut faire aucun effet sur l’imagination, parce que leur existence n’est liée à aucune croyance, à aucune tradition, et qu’il est impossible au lecteur de se laisser aller à aucune des illusions que le poëte veut faire naître. Ils ont d’ailleurs en eux-mêmes un caractère de monotonie, qui doit se communiquer à la marche et à l’ensemble du poëme. Ils ne peuvent causer aucune émotion de surprise ; le poëte est obligé de parler de leurs attributs encore plus que de