Page:Michaud - Le printemps d'un proscrit, 1803.djvu/88

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Le voyageur distrait renverse sous ses pas,
Vingt empires fameux qu’il ne soupçonnoit pas.
Ainsi, du dieu puissant la volonté suprême,
Brise l’orgueil des rois et leur vain diadème.
Il parle, et les états à sa voix sont rentrés
Dans la nuit du néant dont il les a tirés.
A l’heure où l’horison lentement se colore
Des rayons du soleil qu’on ne voit point encore,
Quand le coq matinal éveille les hameaux,
Sur les rives du fleuve, au penchant des côteaux,
Dans ces bois, par degrés reprenant leur verdure,
A son brillant réveil je verrai la nature.
Le printemps te salue, ô dieu ! Qui chaque jour
Ordonnes au soleil de hâter son retour.
L’univers est rempli de ta flamme invisible,
La terre est animée, et la plante est sensible.
L’hymen, par ses liens, par ses charmes secrets,
Unit les fleurs des champs, les chênes des forêts.
Tout fermente, tout vit : ces arbres