Page:Michaud - Poujoulat - Correspondance d’Orient, 1830-1831, tome 1.djvu/12

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ouvert urne carrière que d’autres pourront remplir mieux que moi.

Dans l’antiquité, Thucydide, Polybe et plusieurs graves historiens, ont visité de même les lieux dont ils ont fait mention et qui ont été le théâtre des événement qu’ils ont racontés. On ne contestera pas l’utilité de mon voyage ; mais on me dira peut-être qu’il eut fallu commencer par-là. J’ai déjà décrit les lieux que je vais voir il eût été plus convenable de les voir avant de les décrire. Je voyage aujourd’hui pour corriger mes fautes ; il eût été plus sage de voyager d’abord pour les éviter. Je répondrai qu’il est toujours temps de se corriger ; je n’ai point d’ailleurs décrit tous les lieux dont j’ai parlé. J’ajouterai que pour parcourir avec fruit te vaste théâtre des guerres saintes, je devais m’y préparer d’avance par de longs travaux. Pour faire d’utiles découvertes, il fallait savoir d’abord tout ce que j’allais chercher, il fallait connaître toutes les difficultés avant de les résoudre. L’étude des chroniques a pu m’apprendre ce qui manquait à l’histoire des temps reculés, je sais maintenant tout ce que la géographie peut ajouter aux narrations contemporaines et tout ce qui a besoin d’être éclairci par l’aspect et la description exacte des localités.

Au reste, je ne me bornerai point, dans mes lettres, au simple itinéraire des croisés. La seule géographie des guerres saintes n’aurait pas pour vous l’intérêt qu’elle a pour moi : Tout ce qui aura