Page:Michaud - Poujoulat - Correspondance d’Orient, 1830-1831, tome 1.djvu/189

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Plusieurs siècles s’écoulèrent sans que l’histoire prononçât le nom d’Athènes : on n’en parlait plus que lorsqu’il était question de lui donner des gouverneurs qui l’opprimaient ou de lever des tributs qui achevaient sa ruine. Ses écoles de philosophie, quoique déchues de leur ancienne splendeur, avaient subsisté jusqu’au milieu du sixième siècle. Ce fut l’empereur Justinien qui les fit fermer. On vit alors ce qui restait des disciples de Platon et des sages de la Grèce, chercher un asile à la cour de Cosroës. Ces illustres fugitifs croyaient trouver parmi les Perses quelques images de la sagesse et de la gloire des premiers jours ; mais, bientôt désabusés, ils revinrent mourir au milieu des ruines de leur patrie, ne pouvant plus vivre ni avec les Barbares qu’ils venaient de voir, ni avec les Grecs qui ne les comprenaient plus. C’est ainsi que fut brisée cette chaîne d’or qui avait traversé avec tant d’éclat les plus beaux siècles d’Athènes, et qui liait encore les temps obscurs de Simplicius aux temps glorieux de Platon et de Socrate.

Les annales de l’Église nous ont cependant conservé quelques souvenirs d’Athènes. Je vous ai déjà parlé de la prédication de saint Paul en présence de l’Aréopage. Denis, qui se convertit alors, fut le premier évêque d’Athènes. L’Attique eut ses martyrs et ses apôtres comme les autres parties du monde romain, et ce qui nous donne quelque surprise, c’est que les persécutions eurent lieu sous