Page:Michaud - Poujoulat - Correspondance d’Orient, 1830-1831, tome 1.djvu/250

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l’invitait à quitter Smyrnee pour retourner à Paris. Pourquoi, disait-il, ferais-je mille lieues pour aller me faire enterrer au Père-Lachaise, tandis que j’ai près de moi le mont Pagus ? — Un des traits distinctifs de son caractère, c’est une entière insouciance pour sa renommée. Quand on lui parle des Mémoires qu’il a publiés sur les antiquités de la Grèce, notre sage répond que ces mémoires sont perdus. Cet oubli de sa propre gloire lui a donné une véritable répugnance pour toute espèce de travail suivi, et le tædium calami est pour lui une maladie dont il ne guérira pas. Le monde savant connaît ses principales découvertes ; c’est à lui que nous devons la connaissance du tombeau de Thémistocle, de celui de l’amazone Antiope, des ruines de Marathon ; tout ce qu’il a découvert dans l’Attique et dans d’autres parties de la Grèce suffirait à la réputation de plusieurs voyageurs. Les uns jouissent de ses découvertes sans savoir à qui elles appartiennent ; les autres s’en attribuent l’honneur, et jamais M. Fauvel n’a réclamé. J’avais le projet d’écrire sous sa dictée la liste des monumens et des ruines qu’il a retrouvés, mais je n’en ai pas eu le temps, et lui ne s’en souciait guères ; de sorte que tout cela restera peut-être dans l’éternel oubli.

M. Fauvel est fort intéressant à entendre lorsqu’il parle de, lord Byron, qu’il a vu à Athènes ; rien n’est plus bizarre et plus singulier que la manière dont l’auteur de Don Juan vivait dans la ville