Page:Michaud - Poujoulat - Correspondance d’Orient, 1830-1831, tome 1.djvu/305

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par la porte de la Persécution, porte grande et belle, soutenue des deux côtés par deux arcs-boutans, qui, d’après Chandler, ont été construits avec les sièges d’un théâtre, couverts d’inscriptions grecques mutilées. J’ai vu, comme tous les voyageurs, les bas-reliefs qui décorent la façade de cette porte. Tournefort, Vood et M. de Choiseul en ont rapporté les dessins. On remarquait alors trois morceaux de sculpture antique ; le premier représentait Achille recevant le corps de son fidèle Patrocle, le second représentait le corps d’Hector entouré de femmes en pleurs, et le troisième, des enfans jouant avec des branches de vignes. Il n’existe plus, aujourd’hui que les deux bas-reliefs consacrés à Patrocle et à Hector, et ces morceaux n’ont pas été épargnés ; les Troyennes qui pleuraient autour de l’époux d’Andromaque, ont été enlevées ; le bras gauche et la jambe gauche d’Hector sont brisés. Le plus beau de ces bas-reliefs, celui qui représentait une bacchanale d’enfans, a disparu depuis-plusieurs années ; j’ai su qu’il avait été emporté par des voyageurs italiens. Ainsi des monumens que le temps et les Turcs nous avaient conservés, sont tombée misérablement sous le marteau de quelques amateurs. Dans le cours de notre voyage, nous aurons plusieurs fois l’occasion de déplorer ces profanes enlèvemens.

Auprès du château, j’ai vu d’énormes blocs, de