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Page:Michaud - Poujoulat - Correspondance d’Orient, 1830-1831, tome 1.djvu/31

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hauteurs voisines étaient couvertes de spectateurs ; bientôt on vit d’innombrables galères. Le bruit des trompettes et des clairons retentissait au loin ; les navires s’avançaient à la file ; les étendards et les panaches flottaient au gré des vents ; les proues des vaisseaux étaient peintes de diverses couleurs, les boucliers des chevaliers réfléchissaient les rayons du soleil ; les flots blanchissaient sous les coups redoublés des rames. À cet aspect la multitude tressaillait d’impatience et de joie. Tout à coup apparut à la foule surprise le roi d’Angleterre sur une galère richement ornée, on le distinguait de tous les autres à la magnificence de ses vêtemens. Il descendit sur le rivage, où il fut reçu par ses nautonniers et par les troupes qu’il avait envoyé devant lui. Les Siciliens se pressèrent autour du prince et l’accompagnèrent jusqu’à son palais. Le peuple, frappé de son air majestueux, le jugeait digne de commander aux nations, et le trouvait plus grand que sa renommée. »

Le chroniqueur à qui nous empruntons ce récit accompagnait le roi d’Angleterre. Vous aimerez comme moi à retrouver dans cette description le ton vif et animé et la simplicité naïve de nos vieilles chroniques. Ce récit a d’ailleurs à mes yeux le mérite de nous, faire connaitre le faste du monarque anglais et le caractère des Messinois qui, dit-on, n’a pas changé. Toutefois leur admiration