Page:Michaud - Poujoulat - Correspondance d’Orient, 1830-1831, tome 1.djvu/358

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rendre la prière stérile et vaine devant Dieu. Il ne leur est pas même permis de bailler, en priant, car on leur a persuadé que le démon pourrait profiter de cette occasion pour entrer dans leur corps. Je ne vous parle pas de la nécessité des ablutions ; si la prière, aux yeux des musulmans, est la clé du paradis, la propreté est aussi la clé de la prière.

Après avoir assisté à ce spectacle, qui m’a beaucoup intéressé, nous sommes entrés dans notre logement pour souper. Un coq, qui avait chanté le même soir avec le muézim de la mosquée, a fait tous les frais d’un humble festin apprêté par Michel. Après le souper, M. Poujoulat et moi nous nous sommes couchés sur une natte étendue au pied d’un figuier. Le reste de la caravane s’est répandu à côté de nous dans le jardin, et nous nous sommes endormis en répétant le nom de Priam et d’Hector, et l’esprit tout préoccupé des ruines de la vieille Ilion.