Page:Michaud - Poujoulat - Correspondance d’Orient, 1830-1831, tome 1.djvu/379

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lorsqu’il nous dit etiam periere ruinæ, les ruines même ont péri ; mais il manque d’exactitude quand il ajoute que les forêts et les moissons s’élèvent à la place des temples et des palais. La vérité est que la charrue n’a pas même fait l’honneur à l’Acropolis de passer sur ses ruines, et que le plateau de la citadelle n’est maintenant qu’une surface couverte d’herbes sèches, de ronces, de bruyères, de petites pierres et de fragmens de poterie.

À l’extrémité du plateau qui s’élève à pic au-dessus du lit de Simoïs, on trouve à droite et à gauche un sentier qui descend jusqu’au fleuve ;. autour de ces sentiers rapides et pierreux, croissent l’amandier piquant, le palimus et ie jasmin jaune ; le figuier sauvage et le conisa candida sortent à travers les fentes des rochers. Le sommet du plateau qu’entourent des roches grisâtres, est généralement regardé comme l’emplacement de la citadelle des Troyens ; Turrim in præcipiti stantem, dit Virgile ; et ailleurs le même, poète appelle la forteresse troyenne arx alta. Homère fait allusion à ce haut sommet quand il place les tours d’Ilion en un lieu battu par les vents.

Vous m’accuserez peut-être, mon cher ami, de manquer à la religion des souvenirs, et d’être indifférent pour l’antiquité, si je vous dis que je n’ai pas vu une seule fondation, ou même quelque chose qui ait l’apparence d’un vieux mur ; toute illusion à part, je suis forcé de vous avouer