Page:Michaud - Poujoulat - Correspondance d’Orient, 1830-1831, tome 1.djvu/414

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les destinées d’Hector et d’Achille, et les élève de sa main puissante ; celle d’Hector, descend et plonge dans l’éternel abîme.

Quel spectacle nous avons devant nous ! Tout le peuple d’Ilion sur les remparts, les deux armées attentives, l’Olympe attendant avec inquiétude, le maître des dieux interrogeant les destins. Il est facile de prévoir le dénouement de ce drame héroïque Hector, abandonné par Apollon, combat encore mais ses armes, se brisent contre le boucher de son ennemi, ouvrage d’un dieu ; Achille, protégé par Minerve, redouble de fureur le héros troyen, blessé au-dessus de la cuirasse, chancelle et tombe sur la poussière. Il implore son adversaire pour obtenir la sépulture ; mais Achille est impitoyable, et ses imprécations appellent les chien et les vautours aux funérailles de son ennemi vaincu. Cependant les destins ont arrêté qu’Achille tomberait bientôt lui-même devant les portes Scées, et les dernières paroles d’Hector mourant lui annoncent cet arrêt des dieux.

En abrégeant ainsi le récit d’Homère, je l’ai sans doute beaucoup affaibli ; j’espère que vous l’aurez lu avec moi dans l’Iliade. Après les grandes images qui viennent de passer sous nos yeux vous n’êtes pas sans doute tenté de chercher aux portes Scées des débris de colonnes et des restes d’antiques murailles. Quelle ruine d’Ilion, quel monument des temps fabuleux, pourrait être comparé à