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29 juillet 1830.

LECTURE DU SECOND LIVRE DE L’ÉNÉIDE SUR L’ACROPOLIS.

Si notre séance aux portes Scées a pu vous offrir quelque intérêt, j’espère que vous me suivrez encore à l’Acropolis de Troie. Oubliez que ce plateau que vous voyez là est un plateau sauvage et nu ; à la place de ces bruyères, mettez les lauriers qui croissaient dans la demeure du vieux roi, rendez à la colline abandonnée les monumens qui ne sont plus ; nous avons devant nous les temples d’Apollon, de Jupiter et de Minerve, la haute citadelle d’Ilion, le palais de Priam, et les pavillons de ses cinquante fils et de ses belles-filles.

Nous voici à la veille du dernier jour de Troie. Le cheval d’Épéus est introduit dans la ville, au milieu de la joie publique ; on se rit des prophétiques alarmes ; les serpens venus de Tenedos enlacent de leurs replis homicides l’infortune pontife qui ose déplorer l’égarement des Troyens ; le jour se passe dans les folles joies ; écoutez les hymnes aux dieux, voyez ces festins. Mais voila que dans la