Page:Michaud - Poujoulat - Correspondance d’Orient, 1830-1831, tome 2.djvu/100

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pour les tombeaux des anciens rois de Thrace. Il est probable que ces tertres sont l’ouvrage des Turcs qui, dans leurs courses militaires, avaient coutume d’élever de semblables trophées.

La cité de Gallipoli, tout ancienne qu’elle est, a laissé peu de traces dans l’histoire. Tout ce que nous savons de ses temps anciens, c’est que Caligula la fit réparer, et lui accorda des privilèges. Quelques auteurs ont pensé qu’elle avait pris son nom de cet empereur, ce qui n’a point de fondement. D’autres pensent que le nom de Gallipoli pouvait venir du nom latin des Gaulois, qui passèrent l’Hellespont en cet endroit, pour aller ravager l’Asie-Mineure. Mais des hordes barbares qui vont ravager des pays lointains, ne songent guère à fonder des cités, et les villes ne naissent pas d’ordinaire sur leurs traces. L’histoire du Bas-Empire et les Chroniques du moyen-âge font souvent mention de Gallipoli. À l’époque de la troisième croisade, Frédéric Barberousse traversa le détroit de Gallipoli avec son armée, et débarqua à Lampsaque pour prendre le chemin d’Iconium.

Dans le quatorzième siècle, les aventuriers catalans, après avoir tourné leurs armes contre l’empereur grec qui les avait pris à sa solde, vinrent s’établir à Gallipoli. Ils portaient leurs excursions tantôt sur le territoire d’Andrinople, tantôt du côte de Rodosto ou de Selivrée : leurs bandes victorieuses s’étendaient, quelquefois jusqu’aux portes