Page:Michaud - Poujoulat - Correspondance d’Orient, 1830-1831, tome 2.djvu/137

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cité, on ne vit partout que des ruines, cette centralisation acheva de tout perdre, de tout anéantir. Ce qui arriva sous l’empire grec arrive encore aujourd’hui, et l’histoire dira un jour de Stamboul ce qu’elle dit aujourd’hui de Bysance. Cette idée, que j’ai développée dans notre conversation, a paru frapper l’archevêque de Cisyque ; il m’a promis de la développer à son tour dans l’histoire de son diocèse, et de l’appuyer de tous les faits que pourraient-lui fournir les annales de l’Orient.

J’ai interrogé le prélat sur l’origine d’Artaki. « Il est aussi difficile, m’a-t-il dit, de savoir à quelle époque le lieu où nous sommes a commencé à être habité, que de savoir quand Cisyque a cessé de l’être. Artaki dut naître des ruines de Cisyque. » J’ai demandé au prélat s’il savait quelque chose du séjour des Catalans à Artaki ; comme il n’en savait rien, je lui ai répété ce que j’avais lu dans Muntaner. « Une troupe d’aventuriers venus, de la Catalogne, pays de l’occident, avaient étté appelés par l’empereur grec. Après avoir séjourné quelque temps à Constantinople, ils vinrent à Artaki. Il y avait alors dans l’emplacement de Cisyque une muraille qui traversait l’étendue de l’isthme, et défendait la presqu’île de l’invasion des Turcs. » L’historien des Catalans nous apprend qu’à cette époque le pays était couvert de fermes, de métairies et de misons de campagne ; à leur