Page:Michaud - Poujoulat - Correspondance d’Orient, 1830-1831, tome 2.djvu/198

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maliques ont été échangées avec quelques ambassadeurs ; mais cette affaire, qui paraissait devoir être sérieuse, a fini tout à-coup par le renvoi des coupables hors de la capitale.

Stamboul est d’ailleurs la ville qui a le moins de vagabonds, de mendians et de gens sans aveu. Vous ne vous étonnerez point, quand vous saurez les mesures qu’on a prises pour cela ; après la destruction des janissaires, on renvoya de Constantinople tout ce qui pouvait inspirer de l’ombrage au gouvernement. Le nombre de ceux qui furent ainsi renvoyés s’élevait à plus de vingt mille. La police ottomane, comme vous voyez, se sert des révolutions pour rétablir l’ordre, comme la nature emploie les orages pour purifier l’air. J’ai demandé quelquefois quelles étaient les ressources de cette grande cité, et comment subsistait sa population. Les revenus des mosquées et le trésor du sultan sont la principale ressource de Constantinople. Les revenus des mosquées sont considérables et font vivre beaucoup de monde ; on sait que l’argent des impôts ne sort jamais de la capitale ; le trésor du sultan est véritablement le trésor de Stamboul ; chacun cherche à en tirer sa part. Ceux qui ne reçoivent rien des mosquées ni du trésor impérial, subsistent comme ils peuvent de leur travail, de leur industrie, et des nombreuses distributions faites dans les imarets. Ce que le gouvernement craint le plus, c’est la misère et les conseils qu’elle