Page:Michaud - Poujoulat - Correspondance d’Orient, 1830-1831, tome 2.djvu/237

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des assemblées législatives, une justice civile, même une justice criminelle pour les affaires où le fisc n’est pas intéressé, et dans lesquelles il n’est pas question de la peine de mort. Ils ont des établissemens de charité entretenus aux frais de la nation, une police chargée de surveiller l’exercice du culte, les mœurs religieuses et l’exécution de leurs propres lois. Ceux qui ont étudié le gouvernement israélite, pensent qu’il pourrait servir de modèle à des peuples civilisés.

Toutes les maisons des Juifs sont peintes en gris ; ils portent tous des chaussures bleues, et pour toute coiffure un mouchoir bleu ployé autour d’une calotte rouge. Ils : ont une physionomie qui les distingue de tous les autres habitans de la capitale. Il est facile de reconnaître dans les rues un Grec, un Arménien, un Osmanli, mais il est plus facile encore de reconnaître un Juif. Les Israélites font ici ce qu’ils font dans tous les pays, spéculant sur les monnaies, prêtant à usure, servant de courtiers aux marchands et de banquiers ou de sarraf aux gens riches, revendant et colportant toutes sortes de marchandises. Les femmes juives pénètrent dans les harems, où elles fournissent à tous les goûts, se mêlent à toutes les intrigues, et se prêtent à toutes sortes de services. Tout ce qu’on nous a débité en Europe sur l’intérieur des harems, nous est arrivé par l’indiscrète révélation des femmes juives ; et c’est pour cela qu’il faut un peu se défier de ce