Page:Michaud - Poujoulat - Correspondance d’Orient, 1830-1831, tome 2.djvu/246

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illustrations de Thérapia fournirent quelquefois des hospodars. Mais depuis que les Grecs ont perdu les trônes de Valachie et de Moldavie, aujourd’hui surtout qu’on va chercher en Allemagne des princes pour gouverner la Morée, que deviendront, dites-moi, tous ces Paléologues et ces Commènes ?

Vous avez vu Thérapia, et vous ne demandez pas qu’on vous en donne une description. Vous connaissez les collines boisées qui dominent le village, son port, qui est un des meilleurs du Bosphore, sa mosquée où le Sultan vient prier. Vendredi dernier, je me suis trouvé sur les pas du grand-seigneur lorsqu’il se rendait à la mosquée. Le sultan portait un manteau et une veste écarlates, un pantalon blanc et des bottes franques avec des éperons ; il était coiffé d’un fesse rouge surmonté d’un long gland ; son visage est fortement coloré, sa barbe est noire et courte, ses traits ont de la noblesse et de la douceur ; quelques diamans brillaient sur la tête et sur la croupe de son coursier ; on remarquait à côté de lui son secrétaire et deux de ses courtisans ; des esclaves du sérail menaient devant le sultan six chevaux de selle magnifiquement harnachés ; huit pages ou itch-oglans marchaient à pied avec des cassolettes ; une haie de soldats bordait le chemin. On a présenté à sa hautesse quelques placets ; Mahmoud laissait à peine tomber ses regards sur cette multitude qui l’entourait, et la multitude elle-même, courbée