Page:Michaud - Poujoulat - Correspondance d’Orient, 1830-1831, tome 2.djvu/272

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-dérèci, les débris de l’ancien fanal sur une colline qui domine la rivière ; vis-à-vis de Roumeli-Kavac, sur la rive asiatique, s’élève le château génois bâti à la place du fameux temple de Jupiter-Urius ; d’après le rapport de M. le comte Andréossy, on voit sur chacune des tours qui flanquent la porte d’entrée, un écusson orné d’une croix, avec la date de 1190, époque, dit le même auteur, où les Génois étaient maîtres du Bosphore. J’ignore ce que signifie cette date, et je ne saurais dire en quel temps ni comment les Génois ont construit cette forteresse ; mais il me semble qu’en 1190 la république de Gênes n’avait encore que des comptoirs à Galata, et que sa domination sur ces parages ne date que du treizième siècle ; vous qui connaissez mieux que moi ces vieilles époques, vous trouverez dans vos souvenirs la solution du problème. Près d’Anadoli-Kavac, dans une situation riante, on aperçoit le village d’léro dont le nom seul est une tradition qui a servi aux voyageurs pour reconnaître remplacement du temple de Jupiter. En quittant les ruines de Roumeli-Kavac, j’ai eu devant moi l’ancien port des Ephésiens, appelé aujourd’hui Boiuk-Liman ; deux ou trois barques de pêcheurs se montraient dans le golfe solitaire, et des filets étaient étendus sur les rochers du bord. Je ne vous parle point des deux châteaux construits par des ingénieurs français ; j’observerai seulement qu’à partir de Boiuk-Liman la physionomie du Bosphore change