Page:Michaud - Poujoulat - Correspondance d’Orient, 1830-1831, tome 2.djvu/43

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Telle a été le dénouement d’une aventure qui semblait devoir mettre tout en feu et qui est devenue un véritable sujet de comédie. Il faut croire néanmoins, d’après la tentative que vous venez de voir, qu’un certain amour d’indépendance fermente dans les harems de la Turquie. Je vous ai déjà parlé d’une aventure à peu près semblable dans la baie d’Érisso, toutefois les Osmanlis n’en sont point encore venus au point où ces atteintes portées aux lois de l’hymen puissent recevoir des encouragemens publics. On soupçonne les Grecs du navire où s’était réfugiée l’épouse fugitive, de s’être entendus avec le pacha pour dégoûter cette pauvre femme de la liberté ; quoi qu’il en soit, leur conduite aurait été une nouvelle preuve de cette vérité, qu’il y a souvent quelque chose de pire que les tyrans, ce sont les libérateurs.

Tous les navires qui passent dans l’Hellespont étaient autrefois visités aux Dardanelles, les bâtimens devaient rester trois jours dans le mouillage de Niagara ; la Porte s’est beaucoup relâchée de ses rigueurs, depuis que les puissances chrétiennes ont des consuls dans cette ville ; on se contente de voir les passeports, sans faire aucune visite. Les deux châteaux ne sont plus un épouvantail, et l’artillerie qu’on y entretient n’est plus employée qu’à saluer les vaisseaux de guerre qui passent. On répare de temps en temps les deux forteresses, mais on n’y met jamais la main sérieusement ; il faut