Page:Michaud - Poujoulat - Correspondance d’Orient, 1830-1831, tome 2.djvu/98

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le style arabesque, soutenues par des colonnes de marbre, avec des inscriptions en langue turque. La ville a plusieurs mosquées ; aucune de ces mosquées, au moins pour leurs formes extérieures, ne mérite l’attention des voyageurs.

Nous avons vu dans notre promenade un grand nombre de turbés ou chapelles sépulcrales ; nous nous sommes arrêtés devant un de ces monumens. Dans l’intérieur était placé un cercueil recouvert d’un drap violet et d’un turban. On lisait sur les murs quelques inscriptions funèbres ; des nattes d’Égypte couvraient le pavé : au fond de la chapelle une toile encadrée offrait aux regards la figure d’un paon. Une lampe allumée était suspendue à la voûte ; près de la porte dans une ouverture grillée, on avait placé un tronc ; auprès de ce tronc était un chat qui restait immobile. L’attitude de ce gardien singulier et sa présence dans un lieu saint, nous ont rappelé les expressions familières au bon Lafontaine : Un saint homme de chat, un chat dévot ermite. On nous a dit qu’il n’était pas rare de trouver des chats dans les mosquées et les turbés, par la raison que ces animaux font la guerre aux rats et aux souris qui dévorent les tapis et les étoffes précieuses dont les sanctuaires musulmans sont ornés.

Il ne manque pas de ruines dans la ville et hors de là ville. La plupart des maisons ont dans leur construction, comme à Lampsaque, quelques dé-