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LETTRE LXXIX.

CHIO ET LES CYCLADES.

À bord de la gabare La Truite, 7 décembre 1830.

Nous voilà embarqués pour les côtes de Syrie, nous avons mis à la voile le 2 décembre ; quand nous sommes sortis de la rade, la neige couvrait les hauts sommets des montagnes ; le ciel de Smyrne, qui avait été si pur et si serein pendant tout notre séjour, ressemblait à notre ciel de Paris dans le cœur de l’hiver. Toutes les rives du golfe avaient pris un aspect sombre ; ce spectacle donnait à notre départ quelque chose de mélancolique ; avant de quitter les rives du Melès, nous avions reçu des nouvelles de France, et ces nouvelles rendaient plus tristes encore nos derniers adieux à la terre de l’Ionie.