Page:Michaud - Poujoulat - Correspondance d’Orient, 1830-1831, tome 5.djvu/5

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l’Égypte. Douze ou quinze mois suffiraient à peine pour achever notre entreprise commencée, et que de choses peuvent arriver en quinze mois ! que de révolutions peuvent nous surprendre et nous arrêter dans notre route, sans compter la guerre, le choléra ou la peste ! D’après ces considérations, nous avons pris le parti, M. Poujoulat et moi, de nous séparer pour le reste de notre voyage, et de nous partager les pays que nous avons encore à visiter. Par ce moyen, nous ferons en quelques mois ce que nous n’aurions pu faire dans une annee, et le but de notre voyage sera entièrement rempli, sans que nous ayons à craindre que nos ressources s’épuisent, que le temps nous manque, ou que la terre vienne à trembler sous nos pas. Vous savez que j”ai laissé mon jeune compagnon à Jérusalem; je l’ai prié de ne pas épargner les détails dans ses descriptions, car je retourne sans cesse, par la pensée, à ces lieux saints que j’ai trop tôt quittés, où je voudrais être encore ; après nous avoir écrit de la cité de David et de Godefroi, M. Poujoulat nous écrira d’Hébron, de Nazareth, de Gaza, d’Ascalon ; plus tard sa correspondance nous arrivera de Damas, de Beyrouth, de Tripoli, d’Antioche, des diverses régions du Liban, et des principales villes de la Syrie ; nous ferons ainsi passer sous vos yeux toutes les contrées qui s’étendent depuis le Jourdain jusqu’à l’0ronte, depuis les montagnes de l’Arabie jusqu’au mont Taurus. Pour