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Page:Michel - Contes et légendes.djvu/58

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tion que de savoir ceci — qu’à la grande surprise de Jean, Monsieur n’avait eu rien de changé dans sa personne, le jour où il était devenu marquis !

Pour Mademoiselle Sylvie, la femme de chambre de Mademoiselle, elle était trop délicate pour causer jamais avec les gens du commun.

Le reste de la maison ne s’occupait absolument que de boire, manger et dormir ; ce qu’ils appelaient mener la vie de château.

Il ne manquait plus pour compléter la maison de Pouffard, qu’une institutrice pour mademoiselle Euphrosine.

On fit venir de Paris une jeune orpheline qui avait passé d’une manière assez brillante ses examens dans l’année.

Rose André était intelligente, dévouée, fière et ferme ; elle n’eut donc pas de peine à juger chez qui elle était tombée et encore moins à prendre son parti.

Comme elle ne reculait jamais devant les difficultés, quand il y avait du bien à faire, elle résolut d’arracher Euphrosine à l’imbécillité, et peut-être de diminuer celle de ses parents ; bien résolue du reste, en cas de non réussite, à reprendre le chemin de Paris où elle serait plus utile dans l’éducation publique qu’elle ne pouvait l’être là, dans l’éducation particulière.

L’entreprise était hasardeuse. C’était le cas de commencer de suite, afin de ne pas perdre de temps.

Il fallait faire naître ou saisir l’occasion de les désabuser et de les dégoûter par quelque expérience amère de leurs préjugés.

C’est le moyen qu’on emploie pour les petits enfants.