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ESSAI


SUR


LA DÉCORATION


EXTÉRIEURE


DES LIVRES


L’une des branches de l’industrie artistique où la France possède une incontestable supériorité est certainement la Reliure ; les Expositions internationales, et mieux encore les ventes de collections particulières, en donnent chaque jour la preuve évidente. L’Italie, qui fut son initiatrice à la Renaissance, la Hollande, un instant sa rivale au dix-septième siècle, ont depuis longtemps cessé de produire des œuvres dignes de remarque ; partout on relie des livres, mais la Reliure d’art ne se fait actuellement qu’en France.

Une Reliure ne peut être considérée comme un objet d’art que si elle a été décorée d’une composition savante ou ingénieuse exécutée par une main habile, et la Reliure dite janséniste, la mieux comprise, la mieux faite, fût-elle signée du relieur le plus célèbre, est seulement œuvre de bon ouvrier. La première des qualités de la décoration d’un livre est d’être appropriée à la nature ou au sujet même de l’ouvrage.