Page:Michel - L'ornementations des reliures modernes, 1889.djvu/116

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plus large que l’entrelacs est plus simple et plus sombre et la part laissée à l’arabesque plus considérable.

L’entrelacs doit être de couleur plus claire ou plus foncée que l’arabesque, de manière à se détacher très visiblement ; car, sans cette qualité, les motifs de l’ornementation sembleraient abandonnés à eux-mêmes dans les compartiments. Dans le cas particulier où le décor est tout entier ton sur ton, en camaïeu, l’entrelacs sera large afin de soutenir vigoureusement la composition.

Les lignes générales d’une reliure doivent donc toujours frapper d’abord l’attention du spectateur ; les détails que celui-ci découvrira par la suite peu à peu augmenteront le charme de l’impression première.

L’époque de Henri II nous a laissé, dans cet ordre d’idées, de merveilleux modèles d’entrelacs et d’arabesques combinés. À la fin du seizième siècle, les reliures des Ève, formés d’entrelacs de branchages et de fleurons ; au dix-septième siècle, celles de Le Gascon, entrelacs et remplissages de fers pointillés, appartiennent à ce même mode,