Page:Michel - L'ornementations des reliures modernes, 1889.djvu/147

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plantes, au contraire, perdent tout caractère et de là toute signification, et deviennent fleurettes quelconques, tel le camélia qui, réduit à des proportions minuscules, ne peut être reconnu.

Dans ce mode, la régularité de la disposition, la symétrie ne sont certes plus nécessaires ; cependant la branche jetée négligemment en apparence sur le plat d’un livre doit former un tout complet et ne pas avoir l’air d’un fragment quelconque tombé là par hasard ; il faut éviter le manque d’équilibre, qui est rarement d’un bon effet en reliure. Il y a des exceptions et rien ne doit être rejeté de parti pris. Certes, on trouve dans l’art japonais de révélation récente des surfaces rectangulaires sur lesquelles un groupe de roseaux, une branche de pommier, sont tracés de la façon la plus libre et dont la donnée et l’exécution sont également charmantes ; mais l’art des Japonais est absolument différent du nôtre et sous l’apparence du manque de composition se cache une recherche extrême de pondération et d’harmonie, qui n’est autre chose que de la composition, du style. Ils obtiennent, par l’équilibre des valeurs de tons, ce que nous cherchons