différentes, la valeur au point de vue artistique et l’intérêt de curiosité.
Rien n’est plus agréable que de posséder un livre dans la reliure de son temps et nous avons toujours, à une époque où il y avait quelque mérite à le faire, déconseillé de détruire d’autres vieilles reliures que celles que le temps a rendues irréparables ; mais maintenant que le goût est tout à la vieille reliure, où n’est-on pas descendu !
Les Almanachs royaux, les Semaines saintes que les camelotiers de la Montagne-Sainte-Geneviève pondaient à pleines charrettes au dix-huitième siècle, sont aujourd’hui décrits, vantés ; toute vieille peau est, à l’aide des boniments des catalogues, devenue objet de trafic. Il y a preneur pour tout du moment que c’est ancien. Pour les reliures comme pour les meubles, les faïences, etc., à mesure que les objets d’une époque se faisaient de plus en plus rares, on est passée à l’époque suivante. L’art du dix-huitième siècle, si français dans ses manifestations, était dédaigné, conspué il y a trente ans. Maintenant peintures, meubles, livres se paient