Page:Michel - L'ornementations des reliures modernes, 1889.djvu/52

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

D’autres ouvrages, au contraire, semblent inviter le relieur et le décorateur à une véritable débauche de couleur et d’ornementation. Telles sont les Orientales de Victor Hugo, pour lesquelles le bleu clair, l’orangé vif, le vert lumière, coupés de mosaïques tranchantes, serties d’or éclatants, évoquent à l’esprit les régions merveilleuses célébrées à l’envi par les poètes. Ici le décor et la couleur concourent à la fois à donner à la reliure un caractère spécial et bien approprié à l’œuvre.

Le thème n’est pas toujours aussi facile ; et il est évident qu’il ne faut pas espérer trouver pour chaque ouvrage une composition particulière : outre qu’une telle fertilité d’invention est en dehors des forces humaines, on doit compter avec les difficultés du métier et la bourse des amateurs. Le prix des reliures deviendrait inabordable.



Après avoir trouvé une composition nouvelle et modeste, on grave les outils nécessaires à son exécution. Ce n’est que grâce à l’usage des fers gravés que le prix peut en devenir modéré, mais cette gravure coûte fort cher et il est indispensable que l’occasion de leur emploi se présente un certain nombre de fois. Ils doivent donc se prêter à des combinaisons multiples, qui permettent dans un même genre une assez grande variété. Ce modèle peut alors servir à des ouvrages ayant entre eux des points d’analogie.

Il faut rester dans cet ordre d’idées et ne plus tolérer que l’idylle et le drame, la comédie et la tragédie soient vêtus de la même couleur et décorés d’une ornementation semblable.

C’est là ce qui rend si difficile