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Page:Michel - Légendes et chants de gestes canaques, 1885.djvu/24

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mes syllabes, y égrenant les quarts de ton comme les gouttes de pluie sur les feuilles.

Les autres se taisaient, tous baïssaient la tête et ils s’en allaient tristement par la brousse déserte, les grands niaoulis, leur arbre sacré, levant sur eux leurs bras blancs tordus par les vents.

Ils marchaient lentement, les pauvres noirs. — Est-ce que la Calédonie nouvelle aurait aussi son Shakmrock ?

Quelquefois, on entend au bord de la mer l’un sifflant un air, les autres accompagnant en sons filés ; leur souffle, si faible quand ils essaient les chants d’Europe pour les premières fois, se déploie là avec puissance. Cette mélodie du désert est belle.

Les montagnes calédoniennes ont différents aspects ; celles de l’île Nou sont des buttes arides et rouges, des sortes de