Page:Michel - Légendes et chants de gestes canaques, 1885.djvu/61

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Autour d’elle, les jeunes gens mènent lentement, en agitant les bras commedes ailes, la danse des roussettes.

Les pikinini (enfants) dorment à terre, les vieillards écoutent.

Idara sait panser les blessures avec les feuilles machées des lianes cueillies au clair de lune, elle sait endormir avec le chant magique ou la fleur du niaouli infusée dans l’eau du dishot.

Idaraa vu beaucoup d’ignagnes (années), elle est si vieille qu’on ne peut plus les nombrer, c’est plus que cana neu neu dé ri (quatre-vingt dix), les pointes de ses dents sont émoussées, mais sa voix est toujours forte, on dirait la poitrine du vent.

Elle dit la chanson des blancs.

Quand les blancs sont venus dans leurs grandes pirogues, nous les avons reçusen tayos frères, ils ont coupé les grands