Page:Michel - Légendes et chants de gestes canaques, 1885.djvu/74

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Le grand nouk (poisson) aux écailles rayées bondit à fleur d’eau. Voilà le serpent d’eau aux anneaux bleus et blancs. Le poisson d’épines tout gonflé, se détache noir entre les rochers où s’enfonce la mer.

La mer fleurit pour les tribus, il n’y a qu’à lancer la sagaie, à courir dans la pirogue avec les flots, et pourtant souvent la mer ne donne pas, les tribus ont faim.

Sur le rivage elles chantent les filles d’Owié, elles chantent en frappant les bambous, ou en grattant les branches de cocotiers.

Elles sont grandes, elles sont fortes, et ne se plaignent pas sous le fardeau.

Le soleil s’en va derrière la montagne, la mer écume sur les rochers, elle y monte avec des griffes toutes blanches, la tempête approche.

Voguez, voguez caraba (pirogues), que