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l’idée de l’état


l’on a pris soin de ne rien avancer de nouveau qui ne fût appuyé à des preuves.


L’Idée de l’État sous la Monarchie administrative
au xviie siècle.


Le mouvement des faits et le cours même de l’histoire nationale ont déterminé, en France, l’accroissement continu de la prérogative royale qui devient, sous la monarchie administrative du xv !!"" siècle, le moteur presque unique du système 1.

L’auteur des Origines de la France contemporaine a soumis à l’analyse la notion de l’État telle qu’elle se présentait à l’esprit des hommes d’alors ^ Il y a distingué trois éléments, l’élément romain : la souveraineté dévolue au prince ; l’élément chrétien : le prince est le représentant de Dieu sur la terre ^ ; l’élément féodal : le prince est le suzerain universel, le vrai propriétaire des biens de ses vassaux, dont ceux-ci ne possèdent que le « domaine utile ^». En fait comme en théorie, l’État se confond a ce le prince, s’incarne dans la personne du prince ^ L’autorité du prince, si elle n’est pas arbitraire, est en tous cas sans autres limites que celles qui lui sont tracées par son proiire intérêt ^ ou par ses obligations particulières envers . Voir dans Hanotaux, Histoire du cardinal de Richelieu (liv. II, cliap. ii, m, et conclusions), comment a les douze siècles de l’ancien régime ont travaille à constituer une nation moderne par la restauration de l’idée de l’Klat » (p. 241). . Taise, Origines de la France contemporaine, le Régime moderne (t. I, p. 160 etsuiv.). — Cf. A. Sorel, L’Europe et la Révolution (t. I, p. 11 et suiv.). .’î. DûSSLET, Politique tirée de l’Écriture sainte (liv. IV, art. i. prop. 2), va jusqu’à dire : a Ils sont des dieux, et ils participent en quelque façon à l’indcpcndancc divine ».

h. Cf. Un édit de Louis XIV, août 1692, Anciennes lois françaises (t. XX, p. 165). . LossuET, Politique (liv. VI, art. i, prop. 1). . BossuET, Cinquiè7ne Avertissement aux Protestants (Œuvres, édit. de Be- •ançon, l. XI, p. 160 et 161). - Cf. le titre du 56" chapitre {Cinquième Avertissement ) : 1 L’intérêt mutuel des souverains cl des pcu])Icâ lait la borne la plus BaUuelle de la souvcruiiictc ».