Page:Michel - La Commune, 1898.djvu/101

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« La situation est désespérée, mais la Commune fera appel au courage, à la science, à l’énergie, à la jeunesse ; elle repoussera les Prussiens avec une indomptable énergie, mais qu’ils acceptent la République sociale, nous leur tendrons la main et nous marquerons l’ère du bonheur des peuples. »

Malgré l’insistance de Paris à réclamer des sorties, Ce fut le 19 janvier seulement que le gouvernement consentit à laisser la garde nationale tenter de reprendre Montretout et Buzenval.

D’abord ces places furent emportées, mais les hommes entrant jusqu’aux chevilles dans la boue détrempée ne purent monter les pièces sur les collines, il fallut se replier.

Là restèrent par centaines, jetant bravement leur vie, des gardes nationaux, hommes du peuple, artistes, jeunes gens ; la terre but le sang de cette première hécatombe parisienne, elle en devait être saturée.

Laissons raconter à Cipriani, qui faisait partie du 19e régiment commandé par Rochebrune, la bataille de Montretout :

« Nous quittâmes Paris, dit-il, dans la matinée du 18, le soir, nous campions aux environs de Montretout.

» Le 19, à cinq heures du matin, après avoir mangé un morceau de pain et bu un verre de vin, nous nous mîmes en marche pour le champ de bataille ; à 7 heures nous entrions en ligne.

» On se battait déjà depuis deux heures.

» Rochebrune s’avance rapidement au plus fort du combat, un bataillon commandé par de Boulen resta à la ferme de la Fouilleuse, deux compagnies prirent place au pavillon de Chayne ; le reste du régiment se porta hardiment en première ligne. On se battit encore pendant deux heures. Alors Rochebrune se tournant vers moi, me dit :

» — Allez chercher le bataillon resté à la Fouilleuse.